Brasilia a opposé, dans la nuit du 26 au 27 août, une fin de non-recevoir à l’aide d’urgence proposée par les pays les plus industrialisés, au motif que les incendies dans ce grand bassin forestier, qui ont encore progressé au début de cette semaine, étaient dorénavant « sous contrôle ».
Le rejet a été formalisé par Onyx Lorenzoni, le chef de cabinet du président brésilien, Jair Bolsonaro, (exerçant des fonctions équivalentes à celles d’un chef de gouvernement). « Nous remercions (le G7 pour son offre d’aide, ndlr), mais ces moyens seront peut-être plus pertinents pour la reforestation de l’Europe », a-t-il lancé.
Auparavant, le dirigeant d’extrême droite avait amorcé le rejet de l’aide en tweetant : « Nous ne pouvons pas accepter qu’un président, Macron, lance des attaques déplacées et gratuites contre l’Amazonie, ni qu’il déguise ses intentions derrière l’idée d’une alliance de pays du G7 pour sauver l’Amazonie, comme si c’était une colonie ». « Le respect de la souveraineté de quelque pays que ce soit est le minimum qu’on puisse attendre dans un monde civilisé », avait-il ajouté, après plusieurs jours d’échanges musclés entre les deux dirigeants.
Selon l’Institut national de recherche spatiale (INPE), quelque 1.113 nouveaux départs de feu ont été recensés, le 25 août, au Brésil. Au total, près de 80 000 feux de forêt ont été répertoriés dans le pays depuis le début de l’année - un plus haut depuis 2013 - dont plus de la moitié en Amazonie. Pour tenter de contenir les incendies actuels, les autorités ont dépêché des militaires sur le terrain à bord de deux avions C-130 Hercules.
Lors du sommet de Biarritz, dans le sud-ouest de la France, tenu du 24 au 26 août, les sept pays les plus industrialisés (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie et Canada), avaient promis de débloquer d’urgence vingt millions de dollars pour envoyer des avions bombardiers d’eau supplémentaires. Le G7 est tombé d’accord pour un plan d’aide « d’au moins trente millions » de dollars, destiné à la reforestation, au niveau de l’ONU, qui doit être finalisé au cours de l’Assemblée générale des Nations unies en fin septembre.
L’Amazonie, dont 60% de la surface se trouve au Brésil, s’étend aussi en Bolivie, Colombie, Equateur, Guyane française, Guyana, au Pérou, au Surinam et au Venezuela.