Ticad 7 : la conférence s’ouvre sous l’angle de partenariats économiques

Mercredi, Août 28, 2019 - 11:45

De nombreux chefs d’Etat africains se réunissent, du 28 au 30 août à Yokohama, au Japon, pour discuter développement et partenariats économiques.

La septième édition de la conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad) s’ouvre sur le thème « Faire avancer le développement en Afrique par les personnes, les technologies et l’innovation ». Un nouvel objectif que la capitale nippone espère faire avancer en s’appuyant plus sur l’assistance technique que sur l’aide au développement.

« La Jica fournit ses appuis de façon dynamique aussi bien en matière d’aide financière (prêts et dons) que d’assistance technique. Cela s’explique par le fait que l’assistance technique représente le mieux, la philosophie de l’aide japonaise qui consiste en "l’appui à l’autonomie" », indiquait à cet effet, Shinichi Kitaoka, président de l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica), avant d’ajouter : « il s’agit de contribuer au développement de la capacité de sorte que le pays bénéficiaire puisse se développer de façon autonome ».

Une initiative qui rencontre l’assentiment des dirigeants africains présents à ces assises. Ils se montrent déterminés à parler « business » avec le secteur privé nippon, et non plus d' « aide » avec les établissements publics.

« Il est grand temps que le financement privé prenne la relève » du secteur public. « Nous voulons favoriser les partenariats public-privé », a insisté Amadou Hott, ministre sénégalais de l'Economie, devant un parterre d'investisseurs japonais.

Après des réformes concernant le travail, afin de réduire les périodes de grève, et rendre l'énergie disponible, « nous pensons que les conditions sont créées pour faire venir des industries de transformation », a assuré son homologue du Bénin, Romuald Wadagni. Et d’affirmer : « Le Bénin est stable et sûr, nous sommes disposés à faire des affaires et décidons rapidement, il y a de nombreuses opportunités ».

Le Bénin a déjà conclu des projets avec le monde des affaires japonais, notamment avec la maison de commerce Marubeni et la Banque japonaise de développement international (JBIC), pour la création d'une usine de transformation de coton. Le Sénégal veut, entre autres, transformer son arachide sur place au lieu de l'exporter brut.

Cette conférence intervient dans un contexte marqué par la forte présence du géant chinois sur le continent africain. Le Japon, à l’instar des Etats-Unis ou de la Russie, veut redynamiser ses relations avec les pays africains, afin de rattraper son retard par rapport à Pékin.

Depuis le lancement de la première Ticad en 1993, le Japon a déjà accordé plus de quarante-sept milliards $ d’aide publique au développement aux pays africains, loin des soixante milliards $ annuels promis par la Chine au continent. Au cours de la dernière décennie, les exportations japonaises vers l'Afrique ont baissé de près de  la moitié, à environ sept milliards $, alors que le stock de ses IDE sur le continent, ne représente actuellement que 20% de ceux de la Chine.

Josiane Mambou Loukoula
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