L’évènement organisé à Stockholm, la capitale, jusqu’au 30 août, regroupe les acteurs du secteur de l’eau pour leur permettre d’échanger sur leurs pratiques et autres activités.
La semaine mondiale de l’eau a lieu chaque année en Suède. Organisé sur le thème : « L’eau pour la société - Inclure tout le monde », ce forum annuel est l’occasion pour les participants de la présente édition, provenant de plus d’une centaine de pays, d’échanger leurs connaissances, réseauter et développer des solutions aux défis liés à l’eau les plus pressants.
L’organisation de cette rencontre s’avère très importante depuis que les Nations unies ont, en 2015, fixé comme objectif pour 2030 l’accès de tous à un service d’eau et d’assainissement. Ce qui manque encore à plus de deux milliards de personnes à travers le monde. A ce sujet, World Ressources Institute (WRI) note que dix-sept pays, principalement situés au Moyen-Orient et au nord de l’Afrique, sont en situation de pénurie hydrique grave. Et un habitant sur quatre dans le monde est proche du « jour zéro », lors duquel plus aucune eau ne sortira du robinet.
Selon un rapport du WRI sur les ressources en eau dans le monde, rendu public le 6 août dernier, près d’un quart des êtres humains sont menacés par la pénurie d’eau. Le texte mesure les risques de pénurie, de sécheresse et d’inondations fluviales dans le monde et relève que quelques pays du Moyen-Orient et du nord de l’Afrique, sont effectivement en situation de stress hydrique. Il s’agit notamment du Qatar, d’Israël, du Liban, de l’Iran, de la Jordanie, de la Libye, du Koweït, de l’Arabie saoudite, de l’Érythrée, des Émirats arabes unis, de Saint-Marin, de Bahreïn, du Pakistan, du Turkménistan, d’Oman, du Botswana et de l’Inde, deuxième pays le plus peuplé du monde.
Pour Franck Galland, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique, la pénurie d’eau est sérieuse dans certaines régions. « On a une diagonale de la soif qui va de Tanger au nord nord-est de la Chine. Les niveaux de stress hydrique y sont très inquiétants, en dessous de 1 000 m3 d’eau par habitant et par an. Dans un certain nombre d’États, nous sommes en dessous d’un seuil d’extrême stress hydrique, avec un niveau de 500 m3 d’eau par habitant et par an », commente-t-il. Ce spécialiste des questions sécuritaires liées aux ressources en eau a ajouté : « Ces pays ont connu les conséquences des printemps arabes, des conflits de haute intensité, comme en Irak. On a un certain nombre de pays déjà en proie à une très forte instabilité, qui avaient des problèmes de stress hydriques avant le début des conflits qui ont été accentués par le fait que les infrastructures ont été détruites. »
Le directeur de l’Institut international de l’eau de Stockholm, Torgny Holmgren, pense que le changement climatique demeure le phénomène principal qui accélère le cycle de l’eau, et multiplie les événements extrêmes. « Le changement climatique, ce sont des inondations, et des sécheresses, de plus en plus nombreuses à travers le monde », a-t-il souligné. « L’eau est un problème, mais aussi une solution pour le futur. En Afrique, il va falloir nourrir une population en augmentation, qui va atteindre quatre milliards d’habitants dans un siècle. Comment faire ? En profitant de l’eau de pluie, que l’on peut stocker, dans les fermes ou les villages. Contrôlez l’eau, et vous avez des solutions pour contrôler le changement climatique », a-t-il poursuivi.
Présent au forum annuel de l’eau dans la capitale suédoise, Daviz Simango, le maire de Beira, ville côtière du Mozambique qui a été presque entièrement détruite par un cyclone, en mars dernier, a déclaré : « On a l’habitude de travailler dur contre les conséquences du changement climatique que sont les inondations et la montée de la mer. Tout doit être fait pour réduire le risque de l’eau dans la ville. Mais cette fois, nous avons eu du vent en plus, à 240 km/h, une première en Afrique australe. »