Intelligence artificielle : l’Afrique s'y interesse

Jeudi, Août 29, 2019 - 12:30

La ville chinoise de Shanghai abrite, du 29 au 31 août, une conférence mondiale sur l’Intelligence artificielle(IA). Une occasion pour les délégués du continent africain, qui accuse encore du retard dans ce domaine, de renforcer leurs capacités afin d’embrasser concrètement la quatrième révolution industrielle.

Sur le thème « Connectivité intelligente, possibilités infinies », la conférence vise à stimuler la coopération et l’innovation en matière d’IA à l’échelle mondiale. Elle doit permettre à l’Afrique de rattraper son retard, sachant que les États-Unis, la Chine et l’Europe et d’autres pays ont pris une avance dans le domaine.

Les travaux de la conférence se focalisent sur le développement de haute qualité alimenté par l’IA pour faire face aux problèmes communs dans le développement humain et créer une meilleure vie pour l’humanité. Les responsables gouvernementaux, des représentants d’organisations internationales, des scientifiques et des entrepreneurs de premier plan vont discuter du développement de l’industrie de l’IA et des frontières de la science pour pouvoir réaliser des progrès dans des domaines variés dont une gouvernance de haute qualité. Et parmi les sujets qui sont abordés figurent ceux portant sur l’éducation, l’algorithme intelligent, les puces et les matériels intelligents, les voitures sans pilote et la 5G+IA.

Pour Karim Koundi, associé à Deloitte Afrique francophone, responsable des activités TMT (Technologies, médias et télécommunications), des efforts sont consentis, afin que le continent africain réalise des avancées dans le domaine de l’IA.

« L’Afrique est en retard, mais il y a une dynamique forte, avec beaucoup de start-up. Il y a un vrai enjeu dans le domaine de la santé, pour faciliter l’accès aux soins. Au Kenya par exemple, il y a une start-up qui, grâce à l’IA, peut détecter les cancers de la peau à l’aide de photos prises sur smartphone », a-t-il indiqué. Ajoutant: « Dans le domaine de l’agriculture, il y a aussi des applications utilisant l’IA pour optimiser la quantité d’eau. Celle-ci est aussi présente dans le secteur de l’énergie. Le solaire est la principale énergie qui va se développer en Afrique sur les prochaines années et il y a beaucoup d’applications utilisant l’IA qui sont en train d’émerger. »

Une étude du cabinet Deloitte de 2018 estime que l’Afrique comptera six cent soixante millions d’Africains connectés grâce à un smartphone en 2020, soit le double par rapport à 2016 (336 millions). Cela signifie plus de données à collecter, permettant à l’IA d’occuper une place plus importante, même si des efforts doivent encore être entrepris pour développer de nouveaux projets reposant sur l’IA.

« Le continent est de plus en plus connecté, c’est un marché immense pour les GAFA en termes de consommation. S’installer en Afrique leur permet de développer leur propre écosystème, et développer des applications et contenus spécifiques aux besoins africains », a relevé Karim Koundi. « L’intérêt pour eux est aussi de mettre la main sur ces nouveaux types d’application, il y a une fuite de la valeur. Mais ils font attention, en contrepartie, ils ouvrent un écosystème et permettent aux développeurs locaux de développer leurs applis, les compétences. Le point clé est de dynamiser le système d’innovation, développer les compétences. Les gouvernements doivent investir sur cet axe », a-t-il poursuivi.

Plus de cent cinquante personnalités mondiales influentes venant de l’industrie de l’IA et du milieu académique, dont deux lauréats du prix Nobel et deux gagnants du prix Turing, participent à la conférence de Shanghai. Les organisateurs avancent aussi que plus de trois cents entreprises chinoises et étrangères y sont présentes.

 

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula
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