TICAD 7 : le japon veut se démarquer

Jeudi, Août 29, 2019 - 13:17

Face à une forte présence chinoise sur le continent, Tokyo veut conforter ses relations avec les pays africains, avec en ligne de mire la redynamisation de ses investissements.

« Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour aider les entreprises japonaises à faire des percées en Afrique », a indiqué le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, en ouverture de la septième édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad) à Yokohama, au Japon. Signe que le pays du soleil levant compte bien rattraper son retard sur le continent africain devenu le nouveau théâtre du jeu d’influence des grandes puissances mondiales.

Ce dernier a réaffirmé l’intention de son pays de redynamiser ses investissements en Afrique. Pour ce faire, le Japon compte s’appuyer sur ses entreprises encore sous-représentées sur le continent africain par rapport à leurs concurrentes chinoises.

Pour Shinzo Abe, l’Afrique, du point de vue japonais, doit passer du statut de bénéficiaire d'aide au développement à celui de partenaire commercial. Dans son allocution, il a mis en avant les différents projets concrétisés à travers le programme Ticad dans nombre de pays africains dans les secteurs de la santé, l’éducation, la formation, les télécommunications, l’environnement et bien d’autres.

De son côté, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays assure actuellement la présidence de l’Union africaine, a exprimé son souhait de voir le sommet de la Ticad aboutir à « des résultats concrets et applicables, à même de redynamiser la coopération entre la Japon et l’Afrique ».

Selon les organisateurs, les travaux de ce sommet s’articulent autour de plusieurs thèmes dont la promotion des activités économiques, l’amélioration du climat des entreprises en faveur du commerce à travers l’innovation et la participation du secteur privé pour assurer le financement durable. D’autres questions relatives aux sciences et à la technologie, aux changements climatiques, aux catastrophes naturelles et à l’importance du capital humain seront également abordées.

Les participants de ce sommet œuvreront à poursuivre le renforcement du dialogue entre les deux secteurs, public et privé, en Afrique et au Japon ainsi que le développement des ressources humaines par le recours à la formation puis par l’investissement, outre le soutien aux infrastructures de qualité en améliorant les canaux de communication, la construction de sociétés durables, ainsi que la concrétisation des Objectifs du développement durable, de l’ordre du jour de l’Agenda 2063 et du plan d’actions 2030.

Durant cette séance, il sera question de la nécessité d’atteindre la diversification économique et l’industrialisation, en tant que « clé pour le développement durable en Afrique », outre « la façon de se diriger davantage vers l’agriculture et l’économie bleue ».

En mars dernier, des sources indiquaient que le Japon envisageait de créer une nouvelle conférence réunissant des responsables gouvernementaux et des hommes d’affaires africains. Baptisée B-Ticad, elle a pour mission essentielle de promouvoir les investissements nippons sur le continent africain.

Notons que dans le cadre d’un programme de développement des ressources humaines pour le continent, près de trois mille personnes devraient être formées par le Japon sur une période de six ans.

La Ticad 7 intervient trois ans après celle tenue à Nairobi (Kenya) en 2016, qui avait marqué la première édition sur le sol africain, dans le cadre d’une nouvelle formule d’alternance trisannuelle entre le Japon et l’Afrique. Le Japon avait abrité les cinq premières éditions.

Lancé par le Japon en 1993, la Ticad est une conférence internationale sur le développement de l’Afrique qui est organisée à l’initiative du gouvernement japonais, conjointement avec les Nations unies, le Programme des Nations unies pour le développement, la Commission de l’Union africaine et la Banque mondiale.

Josiane Mambou Loukoula
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