Afrique du Sud : réactions unanimes sur le continent contre les violences xénophobes

Mercredi, Septembre 4, 2019 - 12:46

Les récentes attaques qui secouent le pays, depuis le 1er septembre, continuent de susciter des réactions à travers l’Afrique. Tout le monde condamne ces actes de vandalisme contre les ressortissants étrangers et appelle les autorités sud-africaines à prendre des mesures qui s’imposent pour mettre un terme à ces comportements déloyaux.

Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, n’a pas attendu longtemps pour réagir. « Je condamne dans les termes les plus forts les violences qui se sont propagées autour d’un certain nombre de nos provinces », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il « ne peut y avoir aucune justification pour qu’un Sud-Africain s’en prenne à des gens d’autres pays ». « Les attaques visant des commerçants étrangers sont totalement inacceptables », a-t-il insisté dans une vidéo postée sur Twitter.

Julius Malema, homme politique de l’opposition sud-africaine, a également pris la parole pour condamner les violences xénophobes. « Notre colère est dirigée contre les mauvaises personnes. Comme nous tous, nos frères et sœurs africains vendent leur main-d’œuvre bon marché pour survivre », a-t-il déclaré.

Au Nigeria, des actes de vandalisme ont été enregistrés contre des entreprises sud-africaines, dont le géant de la télécommunication, MTN, le distributeur de chaînes télévisées, DSTV, des supermarchés appartenant à des Sud-Africains, notamment dans la localité de Lekki (Etat de Lagos). Mais des appels se font entendre, rappelant que ces entreprises emploient également des Nigérians.

S’exprimant sur ces violences, le président Muhammadu Buhari a dit avoir pris connaissance avec « une grande inquiétude des nouvelles attaques sur les citoyens nigérians et leurs biens en Afrique du Sud depuis le 29 août ». Pour ce faire, il a « demandé à un envoyé spécial de rencontrer le président Cyril Ramaphosa pour lui faire part de ses inquiétudes et discuter de la situation ».

De son côté, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a appelé les dirigeants sud-africains à mettre tout en œuvre pour s’attaquer à ces agitations. « Je réitère l’engagement continu de la Commission de l’Union africaine à aider le gouvernement sud-africain à s’attaquer aux causes profondes qui ont conduit à ces actes odieux, afin de promouvoir la paix et la stabilité », a-t-il précisé.

Les antécédents entre l’Afrique du Sud et le Nigeria, au sujet des attaques xénophobes, ne datent pas d’aujourd’hui. En effet, pas plus longtemps qu’en 2017, le ton était monté entre les deux plus grandes économies d’Afrique au plus fort de violences contre des migrants africains à Rosettenville, un quartier situé au sud de Johannesburg. Les autorités nigérianes avaient alors prévenu Pretoria de « terribles conséquences » et sollicité l’intervention de l’organisation panafricaine dans ce dossier.

Les Congolais appelés à la retenue

La situation qui prévaut en Afrique du Sud a conduit la représentation diplomatique congolaise à appeler les ressortissants congolais à la prudence. « L’ambassade de la République du Congo à Pretoria, au regard de la situation sociale actuelle et en raison des actes de violence perpétrés à l’encontre de citoyens étrangers dans certaines villes d’Afrique du Sud, invite les ressortissants congolais à une prudence accrue dans leurs déplacements, de même que sur les lieux de travail et de résidence », souligne un communiqué. « Les transports et les commerces ayant été les cibles d’attaques récurrentes au cours de ces derniers jours, les personnes exerçant dans ces catégories professionnelles doivent faire preuve de plus de circonspection que de coutume et s’abstenir momentanément de toute activité, si nécessaire », ajoute la source.

De plus, l’ambassade du Congo a recommandé aux Congolais vivant en Afrique du Sud « d’observer une réserve d’opinion en public et de se tenir à l’écart des attroupements, afin de prévenir tout incident susceptible de compromettre l’intégrité physique de chacun ».

 

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula
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