La rencontre d’urgence, qui se tient le 6 septembre dans la capitale colombienne, est une occasion propice pour six pays sud-américains d’exhorter la communauté internationale à bien conserver et protéger l'écosystème primordial de la région, dévasté par des incendies et la déforestation, a-t-on appris.
S’exprimant lors d’une conférence de presse, à l’avant-veille du sommet prévu à Leticia, chef-lieu du département d’Amazonas (sud), le ministre colombien des Affaires étrangères, Carlos Holmes Trujillo, a assuré qu’il aura « un grand appel mondial pour progresser au niveau régional dans la conservation, le développement technologique et la coordination des actions pour la préservation de l’Amazonie ».
Le chef de la diplomatie colombienne a ajouté que de cette réunion sera issu « le Pacte de Leticia pour l’Amazonie », qui inclura des « actions concrètes » et une liste d’actions pour les pays amazoniens, d’Amérique latine et de la communauté internationale pour protéger la plus importante forêt tropicale du monde, essentielle à l’équilibre climatique.
Pour le ministre colombien des Affaires étrangères, l’un des objectifs du sommet est d’« unifier les visions » des pays amazoniens quant à la manière de protéger cette région. « En conséquences de ce sommet, on va dynamiser l’action non seulement nationale, mais aussi régionale et globale pour défendre l’Amazonie », a-t-il poursuivi.
Selon les organisateurs, outre les présidents colombien, Ivan Duque, et péruvien, Martin Vizcarra, qui ont convoqué ce sommet, sont attendus à Leticia leurs homologues de l’Equateur, Lenin Moreno; de la Bolivie, Evo Morales; le vice-président du Surinam, Ashwin Adhin; ainsi que le ministre des Affaires étrangères brésilien, Ernesto Araujo, représentant le chef de l’Etat Jair Bolsonaro.
Une source proche de la présidence du Brésil a indiqué que l’actuel président ne peut voyager pour raisons médicales et qu’il participerait à la réunion par vidéo-conférence. Climatosceptique, Jair Bolsonaro, le président d’extrême droite, soutient l’exploitation minière dans des réserves indigènes et des zones protégées. Il a été sévèrement critiqué au niveau international pour la gestion des incendies par son gouvernement, qui a suscité une crise environnementale et diplomatique.
Lors du sommet du G7 à Biarritz, dans le sud-ouest de la France, tenu du 24 au 26 août, les sept pays les plus industrialisés (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie et Canada) avaient promis de débloquer d’urgence vingt millions de dollars pour envoyer des avions bombardiers d’eau supplémentaires. Le G7 était tombé d’accord pour un plan d’aide « d’au moins trente millions » de dollars, destiné à la reforestation, au niveau de l’ONU, qui doit être finalisé au cours de l’Assemblée générale des Nations unies en fin septembre.
Si la majeure partie (60%) de la forêt amazonienne se trouve au Brésil, il faut signaler que le reste se répartit entre la Colombie, la Bolivie, l’Equateur, le Guyana, le Pérou, le Surinam, le Venezuela et la Guyane française.