"Paix" et "équité": le pape François a quitté vendredi le Mozambique avec un message qui trouvera un écho à Madagascar.
A tous ceux qui ont vécu "des histoires de violence, de haine", "vous avez droit à la paix!" a lancé le souverain pontife dans un stade de la périphérie de Maputo où 60.000 fidèles l'ont écouté avec ferveur entre clameur de joie et danses rythmées.
Tout au long de sa visite jeudi et vendredi, le souverain pontife a martelé ces mots : il faut rejeter "la vengeance et la haine", dénoncer la planification de "représailles sous des formes apparemment légales", promouvoir "l'égalité des chances" et "l'équité sociale" pour éviter de "créer un terrain fertile qui tôt ou tard provoquera l'explosion".
Le pape argentin, ardent pourfendeur de la corruption, a conseillé aux Mozambicains de se méfier de tous ceux, à l'intérieur ou à l'extérieur, qui veulent profiter pour leur propre intérêt des richesses naturelles d'un pays avec une "partie énorme de sa population en-dessous du niveau de pauvreté".
S'il a également pris le temps de visiter un centre de soin pour les "marginalisés" du sida en louant la "compassion" de ceux qui les soignent, le pape a néanmoins sans surprise évité d'aborder de front la question de la prévention des maladies sexuellement transmissibles. Le sujet demeure un terrain miné pour l’Église catholique, opposée à toute forme de contraception, et tout particulièrement pour les papes en visite en Afrique.
François avait, au retour d'une tournée en Afrique subsaharienne, reconnu "une perplexité" de l'Eglise sur la question de l'utilisation du préservatif pour lutter contre le sida, jugeant que c'était "une des méthodes" mais que l'Afrique avait "des blessures plus grandes" comme le manque d'eau et de nourriture.
Selon Onusida, 2,2 millions de personnes étaient séropositives en 2018 au Mozambique (27 millions d'habitants).
Arrivé en milieu d'après-midi à Antananarivo, le François était attendu avec la même ferveur et les mêmes espoirs par les chrétiens de Madagascar, dont des centaines s'étaient massés pour l'accueillir le long de la route entre l'aéroport et le centre de la capitale. Le point d'orgue de la visite papale dans ce pays sera la messe de dimanche. Elle sera organisée sur un terrain de 60 hectares dans la capitale où sont attendues quelques 800.000 personnes, selon le révérend père Gabriel Randrianantenaina, secrétaire coordonnateur de la conférence épiscopale locale.
Le souverain pontife doit conclure sa deuxième tournée sur le continent africain dans l'île touristique de Maurice où il est attendu lundi.