Les autorités boliviennes dont le pays est en proie comme ses voisins à d’importants feux dans le poumon forestier du monde, ont annoncé, le 7 septembre, avoir reçu une quarantaine d’agents français de la sécurité civile ainsi que deux tonnes d’équipements.
Les ministères français de l’Intérieur et des Affaires étrangères ont confirmé l'information. « Un appareil mis à disposition par la fondation Airbus a décollé samedi de France avec à son bord un détachement de trente-huit sapeurs-sauveteurs militaires de la sécurité civile, accompagnés par l’ambassadeur de France en Bolivie, Denis Gaillard », indique un communiqué conjoint des deux ministères. « Ce détachement aura pour mission, en lien avec les autorités boliviennes, de participer à la lutte contre les incendies dans la région de Santa Cruz », ont ajouté les ministères, précisant que l’avion transportait aussi du matériel nécessaire au travail du détachement de la sécurité civile et « un don à la Bolivie de deux tonnes d’équipements ».
La même source signale que quatre pilotes de drones, trois drones « permettant de réaliser des missions de reconnaissance et de localiser les feux » ont été également dépêchés en Bolivie. L’envoi de l’équipement et des sapeurs-sauveteurs intervient alors que, selon les autorités du département de Santa Cruz (est), le feu a dévasté 1,7 million d’hectares en Bolivie, notamment depuis le mois de mai dernier. L’institut d’observations spéciales a indiqué qu’au Brésil, entre début janvier et le 5 septembre, 96 596 foyers d’incendies, dont 51,4% en Amazonie, ont été répertoriés.
Lors d’un sommet d’urgence le 6 septembre à Leticia, en Bolivie, sept des neuf pays qui se partagent l’Amazonie ont défini des mesures de protection de la plus grande forêt tropicale du monde dévastée par les incendies. A l’occasion, la Colombie, le Pérou, l’Equateur, la Bolivie, le Brésil, le Surinam et le Guyana se sont engagés à des « mesures concrètes » pour une région essentielle à l’équilibre climatique de la planète. Pour n’avoir pas été invité, le Venezuela n’a pas pris part à la rencontre ainsi que la France dont le territoire d’outre-mer de Guyane compte aussi une vaste superficie amazonienne.
Un pacte signé pour protéger l'Amazonie
Le sommet de Leticia a donné lieu à la signature d’un pacte sur la protection de l’Amazonie. Le texte prévoit des actions conjointes pour la protection de la forêt et la prévention, ainsi que la coordination des pays pour lutter contre les causes de déforestation, telles que l’exploitation minière, le trafic de drogue et l’extension illégale de la frontière agricole. Il recommande la création d’un réseau amazonien de coopération pour faire face aux catastrophes naturelles, ainsi que pour mobiliser des ressources publiques comme privées afin de mettre en oeuvre les mesures qu’il édicte. Une démarche qui a satisfait toutes les délégations.
« Nous signons un pacte, le pacte de Leticia, pour nous organiser, travailler de façon harmonieuse sur des objectifs communs (...) qui nous engagent et nous poussent à protéger notre Amazonie », a déclaré le président colombien, Ivan Duque, qui avait convoqué cette réunion avec son homologue péruvien, Martin Vizcarra.
Le président du Brésil, Jair Bolsonaro, qui se s’était pas déplacé, officiellement pour raisons médicales, a, pour sa part, appelé les pays à défendre leur souveraineté sur l’Amazonie, la jugeant « non négociable ». « Nous devons prendre une position ferme de défense de la souveraineté afin que chaque pays puisse, sur son territoire, développer la meilleure politique pour la région amazonienne, et ne pas la laisser aux mains d’autres pays », a-t-il lancé, via vidéo-conférence depuis son pays.
La majeure partie de la forêt amazonienne (60%) se trouve au Brésil, le reste se répartissant entre la Colombie, la Bolivie, l’Equateur, le Guyana, le Pérou, le Surinam, le Venezuela et la Guyane française.