A Ouagadougou, au Burkina-Faso, une étude de faisabilité du projet a été lancée le 6 septembre. Il s'agit là d'une étape vers la réalisation d’un chantier qui devrait relier cinq pays du Sahel, à savoir la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad.
Les chefs d’Etat du G5 Sahel avaient décidé, lors de leur premier sommet ordinaire de novembre 2015, à N’Djamena, au Tchad, la construction d'un chemin de fer, le "Transsahélien", pour relier les cinq pays de la région. L’idée a été inscrite dans le Programme d’investissement prioritaire dont la première phase couvre la période 2019-2021 et contient quarante projets structurants et à impact rapide.
" Nul besoin de rappeler à quel point le développement des infrastructures ferroviaires est capital pour le désenclavement de nos vastes territoires, enclavés et surtout pour les pays de l’hinterland (Niger, Mali, Burkina Faso, Tchad). La mise en œuvre du Transsahélien permettra surtout de mettre en réseau les cinq pays de manière plus dynamique, condition indispensable pour envisager la mise en valeur du riche potentiel de son espace", a déclaré le ministre des Transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière du Burkina-Faso, Vincent Dabilgou.
Le développement des routes est capital pour amorcer le développement qui est également et surtout une arme pour lutter contre l’insécurité, la raison principale qui a prévalu à la mise en œuvre du G5 Sahel. "Les chefs d’Etat ont compris qu’on ne peut pas aboutir à un espace de paix, si on ne s’attaque pas aux problèmes réels du développement. L’insécurité est nourrie par la pauvreté et vice versa. C’est un projet qui va nous permettre de relier espace de sécurité et espace de développement", a ajouté le ministre des transports.
" Face au contexte actuel de plus en plus changeant au sein duquel cohabitent aussi bien des facteurs d’instabilité que des opportunités liées au terrorisme et à la mondialisation, la marge de manœuvre pour relever de tels défis se décline en termes d’intégration des réseaux d’infrastructures ", a expliqué Mikaïlou Sidibé, expert en infrastructures au G5 Sahel.
L’étude de faisabilité est prévue pour une durée d'environ dix mois, une étape préalable qui devra fournir les arguments utiles dans la mobilisation des financements pour les travaux futurs. Cette phase permettra, entre autres, de définir la structure des liaisons ferroviaires existantes et décrire les tracés possibles, les conditions topographiques, géologiques et autres conditions d’environnement et préciser les points de départ et d’arrivée ainsi que les localités traversées; d' établir un diagnostic général des conditions actuelles de transport des biens et des personnes dans l’espace G5 Sahel; de proposer une estimation sommaire des coûts d’investissent requis et un mécanisme de financement du projet.
Aujourd'hui, le tracé sommaire disponible est à 5000 km, en tenant compte des sections de rails qui existent dans certains pays. "C’est la première fois que cinq pays se mettent ensemble pour un aussi grand projet, la pression est grande, il y a l’insécurité. On ne peut pas ramener la paix seulement par la guerre, par les militaires. Il faut qu’on crée un espace de développement économique et social. Nous sommes accompagnés par des partenaires. Cette étude, dès qu’elle va se terminer, nous allons lancer une conférence des bailleurs des fonds", a plaidé Vincent Dabilgou.