Le président français s'est entretenu avec Boubou Cissé, le 10 septembre à Paris, de la coopération contre les groupes jihadistes.
A l’invitation de son homologue Edouard Philippe, le Premier ministre malien est en visite de travail en France, accompagné d'une importante délégation dont cinq ministres. Il a rencontré, entre autres, les Maliens de la diaspora; le conseil des Maliens de l'extérieur; la ministre des Armées, Florence Parly; le chef de la diplomatie, Jean-Yves Le Drian; le Mouvement des entreprises de France et l'Agence française de développement qui a promis de l'aide, précisément pour accompagner la décentralisation.
Boubou Cissé se focalise, pendant cette visite, sur des progrès accomplis et les défis à relever liés à la détérioration de la situation sécuritaire et économique. Il est également venu à Paris pour chercher un appui politique et économique, mais aussi intéresser les entreprises. Fortement engagée militairement au Mali, la France attend des résultats, notamment dans la mise en œuvre rapide de l'accord d'Alger entre l'État malien et les groupes armés, et le règlement de la crise du centre du pays.
Au Palais de l'Élysée où il a été reçu, Boubou Cissé a remercié le chef de l’Etat français de son soutien pour le renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Il a déclaré que "le combat du Mali contre le terrorisme est aussi le combat de la France et de l’Europe, les soldats français et européens sont des camarades dans un même combat contre le radicalisme inhumain et l’extrémisme violent".
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a souhaité un financement par cette organisation de la force africaine anti-terroriste du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad). Le sommet des pays d’Afrique de l’ouest, le14 septembre au Burkina Faso, devrait également appeler à une mobilisation internationale accrue face au jihadisme dans la bande sahélo-saharienne.
Les propositions issues de la rencontre de Ouagadougou seront présentées à l’Assemblée générale de l’ONU fin septembre. Des zones entières du Sahel échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU. Un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes a été signé en 2015, mais les violences se sont propagées du nord au centre du Mali, malgré le renforcement de la présence de la Minusma.