Le partenariat sino-congolais s’intensifie de plus en plus et ce, dans plusieurs domaines. C’est dans ce cadre que près d’une soixantaine de journalistes des pays francophones africains ont récemment participé à un séminaire de formation sur les médias chinois, du 15 août au 4 septembre, à Pékin. En marge de ce séminaire, l'ambassadeur du Congo en Chine a accordé une interview aux journalistes congolais dans laquelle il évoque, entre autres, ce partenariat.
Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : La coopération entre la Chine et le Congo s’est développée avec, chaque année, de nouveaux axes à explorer. Quelles sont les priorités sur lesquelles vous travaillez actuellement ?
Daniel Owassa (D.O.) : Il est vrai que la coopération entre la Chine et le Congo s’est beaucoup développée. Le partenariat stratégique remonte à 2006 et 2016, à la faveur de la visite d’Etat, la deuxième du genre en l’espace de quatre ans, du président Denis Sassou N'Guesso en Chine, où il a rencontré son homologue, XI Jinping. La Chine est aujourd’hui le premier partenaire africain et congolais.
L.D.B. : Ce pays devient une destination privilégiée pour les Congolais qui y viennent pour les études, les séminaires, les affaires, etc. Comment l’ambassade gère-t-elle leur présence sur le sol chinois ?
D. O. : Nous avons ici des étudiants dont certains sont à la fois boursiers de l’état congolais et chinois. D’autres étudiants, par contre, vivent aux frais de leurs parents. Nous avons aussi quelques compatriotes qui résident ici. Quelques cas complexes auxquels nous faisons face viennent des étudiants. La Chine est un pays qui a ses lois et règlements qui doivent être respectés et ce n’est pas toujours le cas avec nos étudiants. Certains sont confrontés aux problèmes de langue et d’autres font face à ceux de paiement de scolarité. La difficulté ici est que pour obtenir un visa, même de séjour, il faudrait que ce soit l’école qui le demande à la police et quand vous n’êtes pas en règle avec l’école, vous ne pourriez pas avoir le visa et le séjour en Chine ne vous sera pas accordé.
L.D.B : Outre les missions officielles de coopération, peut-on dire que le Congo attire aussi les Chinois ?
D.O. : Il est difficile de faire cette évaluation. Seulement, depuis que nous avons signé avec la Chine l’accord sur l’exemption des visas pour les détenteurs des passeports diplomatiques, de services ainsi que pour affaire publique (partie chinois), beaucoup de Chinois circulent entre les deux pays.
L.D.B : Brazzaville abrite le forum « Investir en Afrique » coorganisé par la Chine, le gouvernement congolais et la Banque mondiale. Comment appréviez-vous cet événement et quelle partition aviez-vous joue ?
D.O. : La Chine, dans ce forum, est représentée par le ministère des Finances et la Banque de développement de Chine. Nous avons plutôt le bonheur d’accueillir cette année, la cinquième édition de ce forum car elle est bénéfique pour l’Afrique. Nous avons travaillé sous la houlette de la commission nationale d’organisation qui a été mise en place pour sa réussite. C’est un moment très important, un honneur et une très bonne occasion pour nous car, cela se situe juste après l’accord que le gouvernement venait de signer avec le Fonds monétaire international. A travers cet accord, nous allons créer les conditions pour le redécollage de notre économie. Je pense que ce forum qui mobilise des personnalitéés de haut niveau, d’opérateurs économiques chinois, congolais et africains pourra aider le Congo à repartir sur une bonne base.
L.D.B : Que dites-vous aux Congolais qui veulent aller en Chine pour des affaires ?
D.O. : Personne ne les empêche. L’Etat chinois a besoin de l’appui des partenaires privés. Il y a de l’espace pour que Congolais et Chinois ainsi que d’autres partenaires se mettent ensemble pour travailler.