Paix en Centrafrique: la France et la Russie disent avoir le même objectif

Jeudi, Septembre 12, 2019 - 12:51

A l'issue de la 12e réunion du conseil de coopération de sécurité franco- russe, qui vient de se tenir à Moscou, la ministre française des Armées, Florence Parly, a déclaré qu'elle était convaincue que la Fédération de Russie souhaite " aider les Centrafricains à restaurer l'autorité de l'État ".

La ministre française des Armées a présenté les initiatives diplomatiques françaises et russes en Centrafrique. Elle s’est notamment félicitée des efforts conjoints menés dans le cadre de l'ONU et de l'Union africaine, visant à mettre fin à la crise sécuritaire dans le pays.

"Certains veulent y voir un lieu de compétition. Nous avons des différences de méthode mais je veux le croire, nous avons un même objectif : aider les Centrafricains à restaurer l’autorité de l’Etat sur leur pays. Lorsque nos efforts convergent dans le cadre institutionnel de l’ONU ou bien de celui de l’Union africaine, nous obtenons des résultats. A l’image, par exemple, de l’assouplissement de l’embargo sur les armes. Nous pouvons le faire alors. Faisons-le davantage", a-t-elle souligné.  

Des propos qui résonnent comme un changement de position de la Française sur le rôle de la Russie en Centrafrique. Au regard des précédentes déclarations de ses dirigeants sur la présence russe en Centrafrique, hier accusée d’entraver une sortie de crise.

En novembre 2018, Florence Parly doutait que la présence russe en Centrafrique et ses actions déployées, à l'instar des accords de Khartoum "contribuent à stabiliser le pays", critiquant l'activisme diplomatique de Moscou, parrain, en août 2018, à Khartoum (Soudan), d'une rencontre destinée à faciliter le processus de réconciliation dans ce pays, et s'arrogeant un droit de regard sur l'ex-colonie.

Après Florence Parly, c'est le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, qui accusait la Russie en ces termes: "Le seul sujet qui doit préoccuper ceux qui veulent s’occuper de la Centrafrique, c'est [...] la sécurité de ce pays et son développement, et non pas utiliser (...) les difficultés de ce peuple et de ce pays pour s'implanter dans un continent où il y aurait des ambitions voilées".

C'est à la faveur de la levée partielle par l’ONU de l’embargo sur les armes de décembre 2017, que Moscou a livré, fin janvier 2018, à la Centrafrique des armes d'infanterie ainsi que des munitions, et déployé cent soixante-dix instructeurs civils et cinq militaires chargés de former les Forces armées centrafricaines et de soutenir leur déploiement à travers le territoire.  Concommitamment, la Russie annulait vingt milliards de dollars de dette des pays africains.

Noël Ndong
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