Le Zimbabwe a rendu samedi un dernier hommage national au président Robert Mugabe, décédé le 6 septembre à 95 ans, à Singapour.
Son successeur Emmerson Mnangagwa et plusieurs chefs d'Etat africains, en fonction ou à la retraite, ont assisté depuis la tribune officielle du stade national des sports de la capitale Harare à la cérémonie d’obsèques de Robert Mugabe. Parmi eux les présidents sud-africain, Cyril Ramaphosa ; kényan, Uhuru Kenyatta ; et équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema. Joseph Kabila était également venu honorer la mémoire de celui qui a été toujours présent quand la République démocratique du Congo avait besoin de son appui ; le président Félix Tshisekedi étant lui représenté par son vice-Premier ministre, Gilbert Kankonde.
En tête des personnalités attendues figuraient le président chinois, Xi Jinping ; l'ex-président cubain, Raul Castro ; le président nigérian, Muhammadu Buhari.
Dans le stade, t-shirts et couvre-chefs à l'effigie du défunt, ses fidèles inconditionnels ont accueilli la dépouille par une salve de chants de la Guerre de libération et une flopée de pancartes et bannières saluant l'icône révolutionnaire. « Je suis ici pour porter le deuil de notre héros », a indiqué un ancien combattant de la Guerre de libération, ajoutant : « Tout ce qui est positif au Zimbabwe, son unité, sa réconciliation et la terre qui est désormais la nôtre, c'est grâce à Mugabe ». Un directeur d’école a poursuivi : « C'est grâce à un homme comme Bob, à sa bravoure, que nous avons pu obtenir notre indépendance ».
Pendant plusieurs jours, sa famille s'était battue pied à pied pour obtenir qu'il soit inhumé dans son village du district de Zvimba, à une centaine de kilomètres de Harare. Le gouvernement de son successeur, Emmerson Mnangagwa, souhaitait au contraire l'envoyer au Champ des héros, monument national construit en lisière de la capitale Harare pour accueillir les combattants de la Guerre de libération les plus illustres.
La querelle a finalement trouvé son épilogue vendredi. Le camarade Bob, comme le surnommaient les dirigeants de son parti, sera bien inhumé au monument national d'Harare mais pas avant un mois, le temps de lui construire un mausolée. « On ne l'enterrera qu'une fois la construction de ce mausolée achevée », a annoncé le président Emmerson Mnangagwa.