Depuis l’annonce de sa disparition, l'Afrique a rendu hommage à Robert Mugabe, saluant la dimension historique du combattant anti-colonialiste.
Si des voix se sont élevées pour dénoncer les violations des droits humains et la mauvaise gestion économique de l’ancien président zimbabwéen, nombreuses sur le continent et ailleurs ont célébré le héros de l’indépendance et l’artisan du panafricanisme.
Depuis Pékin, la Chine, dont le président Xi Jinping fut en 2015 un des rares chefs d'Etat à effectuer une visite officielle au Zimbabwe, boudé par les dirigeants occidentaux, a salué « un dirigeant politique et un dirigeant du mouvement de libération nationale exceptionnel ». En Russie, le président Vladimir Poutine a souligné que « beaucoup de dates importantes dans l'histoire moderne du Zimbabwe sont liées au nom de Robert Mugabe… Il a apporté une grande contribution personnelle à la lutte pour l'indépendance ». A Cuba, le ministre des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, a twitté : « Toutes nos condoléances au gouvernement et au peuple du Zimbabwe pour la mort de l’ex-président Robert Mugabe, père fondateur de cette nation, leader historique africain et grand ami de Cuba ».
Un des premiers dirigeants africains à s'exprimer après l’annonce du décès a été le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, qui a salué un « combattant de la libération et un champion de la cause africaine contre le colonialisme ».
Le président Denis Sassou N’Guesso, dans un message daté du 10 septembre, s’est pour sa part incliné « devant la mémoire de ce digne fils d’Afrique » et a salué en « l’illustre disparu, naguère élevé à la distinction de Héros national, le combattant émérite pour l’indépendance des peuples opprimés d’Afrique australe ».
L'ancien président congolais, Joseph Kabila, a évoqué « le souvenir d’un digne fils de l’Afrique, qui a volé au secours de notre pays, alors victime d’une agression extérieure. Le continent vient de perdre l’un des grands panafricanistes, un héros de la lutte pour l’indépendance ».
Uhuru Kenyatta, président kényan, a salué de son côté « un homme d'Etat, un combattant de la liberté et un panafricaniste qui a joué un rôle essentiel dans la formation des intérêts du continent africain, » évoquant un « phare de la lutte de libération de l'Afrique ». Au Burundi, le président Pierre Nkurunziza a dit avoir appris « avec tristesse la disparition d'un héros de l'indépendance du Zimbabwe et vaillant artisan du panafricanisme ». Au Soudan du Sud, le président Salva Kiir a estimé que le Zimbabwe avait perdu un grand dirigeant et un homme d'Etat « révolutionnaire et dévoué ».
En Afrique australe, Edgard Lungu, président de la Zambie, a rappelé le souvenir du père fondateur du Zimbabwe et panafricaniste, dont la « place dans les annales de l'histoire de l'Afrique est assurée ».
Toujours dans la région, le président namibien, Hage Geingob, a rendu hommage « au révolutionnaire exceptionnel, combattant tenace de la liberté et panafricaniste » dont les sacrifices ont permis « la libération de l'Afrique australe du joug racial et de l'oppression coloniale ». Le président tanzanien, John Magufuli, également président en exercice de l'organisation des pays d'Afrique australe, la SADC, a ajouté : « L'Afrique perd un dirigeant brave, déterminé, un africaniste qui a traduit dans les actes le refus de la colonisation ».
En Afrique de l'ouest, le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a rendu hommage au « militant qui a combattu pour l'indépendance du pays face au régime colonial », estimant que malgré la crise économique endémique dans laquelle se débat le Zimbabwe, « la postérité conservera pour toujours le souvenir des sacrifices de Mugabe, notamment dans la lutte pour l'émancipation économique et politique de son peuple ». Au Sénégal, le président Macky Sall a sobrement adressé ses condoléances à la suite « du décès du père de la nation ».