G5 Sahel : un groupe de forces spéciales européennes au sein de Barkhane

Jeudi, Septembre 19, 2019 - 12:30

Dans le but de compléter l’action de l’opération Barkhane au Sahel, Paris a sollicité une dizaine de pays européens pour lui fournir quelques effectifs de forces spéciales. Mais les réponses tardent.

L’objectif est d’avoir un groupe de quelques centaines de militaires capables de se déployer au Mali pour accompagner les forces armées sahéliennes après leur formation. Il s’agit de faire du "mentoring". Ce qui permettrait aux forces françaises de se concentrer sur d’autres zones géographiques, pour traquer les groupes armés terroristes.

L’idée avait été évoquée par la ministre française des Armées, Florence Parly, devant les forces spéciales à Pau. "Si les Européens, qui sont directement concernés, ne le font pas, qui le fera ?", s’interrogeait-elle, évoquant "un projet qui consiste à fédérer des forces spéciales de différents pays, afin de soutenir l’effort de "nos forces spéciales, au Sahel par exemple". Elle s’était montrée optimiste. "Les retours sont encourageants et j’ai bon espoir que ce projet pourra prospérer ", avait-elle dit.

Aucune avancée décisive depuis. Personne ne se hasarde à avancer une date de mise en place de cette force. Des processus de consultation internes à chaque pays sont en cours. Mais la situation politique instable dans plusieurs pays rend le projet très compliqué.

La liste des pays consultés, elle-même, reste secrète. "Inutile de mettre de la pression sur les pays concernés"; précise-t-on officiellement. Mais, selon certaines informations, les Pays-Bas et l’Estonie auraient été sollicités pour fournir quelques dizaines de militaires chacun, ainsi que l’Espagne, le Danemark et le Royaume-Uni et d’autres pays, participant à l’Initiative européenne d’intervention.

L’objectif étant de constituer une force de quatre cents à quatre cent cinquante personnes. En matière d’engagement concret, pour l’instant, on en semble loin. Or, "pour avoir un réel effet, il faut avoir deux cents- deux cent cinquante personnes" , a confié un haut gradé.

En deçà, ce ne sera pas possible d’avoir une force spécialisée et autonome. La seule solution sera d’intégrer les contributions extérieures à la force Barkhane, comme c’est le cas actuellement pour la cinquantaine de soldats estoniens ou les hélicoptères britanniques.

Noël Ndong
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