Un rapport rendu public le 19 septembre, soit moins d’un mois avant une réunion de financement cruciale, prévient que les trois fléaux restent « des défis colossaux », à relever malgré des progrès déjà enregistrés pour les combattre.
Le directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, Peter Sands, estime, en introduction du document, qu’il « fait clairement apparaître les raisons pour lesquelles nous devons accélérer le mouvement contre le VIH, la tuberculose et le paludisme ».
Selon les auteurs du rapport, en 2018, dans les pays où le Fonds mondial a investi, 18,9 millions de personnes étaient sous traitement antirétroviral contre le VIH, 5,3 millions de personnes étaient testées et traitées pour une tuberculose et 131 millions de moustiquaires ont été distribuées pour protéger les familles du paludisme. Ces efforts fournis n’ont pas enrayé les menaces liées à ces fléaux. « Malgré ces progrès importants réalisés sur plusieurs fronts (…), de nouvelles menaces » compromettent l’objectif international d’en finir avec les trois épidémies d’ici à 2030, fait remarquer l’étude.
Le Fonds mondial cite « la stagnation des financements » comme la première menace. Il cite également « la résistance aux médicaments (dont l’artémisinine, principal traitement contre le paludisme, Ndlr) et aux insecticides ». « Les difficultés auxquelles nous devons encore faire face nécessitent une collaboration et une coordination encore plus importantes », plaide Peter Sands.
Fruit d’un partenariat entre Etats, organisations, secteur privé et malades, le Fonds mondial investit près de quatre milliards de dollars par an (venus à 95% des autorités publiques) pour soutenir des programmes menés principalement par des experts locaux. Ses principaux contributeurs sont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et le Japon.
La conférence de reconstitution des fonds de cette organisation internationale, organisée tous les trois ans, aura lieu cette année, du 9 au 10 octobre à Lyon, en France. L’objectif de financement pour la période 2020-2022 a été fixé à quatorze milliards de dollars (contre 12,2 lors de la précédente réunion des donateurs), une somme jugée insuffisante par les organisations non gouvernementales.
Dans le cadre des préparatifs de la rencontre, l’association de lutte contre le sida Aides a lancé, le 18 septembre, une campagne pour interpeller le président français, Emmanuel Macron, qui sera l’hôte de la conférence. Aides demande « une augmentation de la contribution financière de la France au Fonds mondial de 25% minimum soit 1,35 milliard d’euros pour les trois prochaines années », a-t-on insisté.