La procureure de la Cour pénale internationale (CPI) a fait état des poursuites contre les deux Centrafricains, le 19 septembre, lors d’une audience de confirmation des charges devant la Chambre préliminaire du tribunal, en vue d’un éventuel procès.
Les deux hommes, anciens chefs de milice antibalaka, sont accusés par le tribunal, basé à La Haye, aux Pays-Bas, de meurtres, viols, actes de torture, mutilations, destruction de biens et de bâtiments religieux, attaques contre des civils et enrôlement d’enfants soldats.
Edouard Ngaïssona est le président de la Fédération centrafricaine de football alors qu’Alfred Yekatom est député. Le premier est soupçonné d’avoir commis ou aidé à commettre des crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans l’ouest de la République centrafricaine entre septembre 2013 et décembre 2014. Quant au second, surnommé « Rambo », il avait été remis à la Cour pour sa responsabilité pénale présumée dans des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis dans la même zone, entre décembre 2013 et décembre 2014. En février, dernier, la CPI avait joint les deux affaires afin « d’accroître l’équité et la rapidité de la procédure ».
Pour le juge Antoine Kesia-Mbe Mindua, la Chambre préliminaire de la CPI n’a pas vocation à se prononcer sur la culpabilité des suspects. « Elle cherche plutôt à déterminer s’il existe des preuves suffisantes pour justifier l’ouverture d’un procès », a-t-il précisé.
Interrogé par le juge s’il voulait réentendre la liste des charges formulées par l’accusation contre lui, l’ancien président de la Fédération centrafricaine de football a dit : « Je n’ai pas d’observations à faire ».
Edouard Ngaïssona avait été interpellé en France, en décembre dernier, à la suite d’un mandat d’arrêt délivré par la CPI. Il était apparu en janvier pour la première fois devant la Cour, deux jours après son extradition. Pour ce qui concerne Alfred Yekatom, sa première comparution devant les juges du tribunal remonte à novembre 2018, une semaine après son transfèrement historique vers La Haye, le premier depuis l’ouverture de l’enquête sur la Centrafrique en septembre 2014.
Rappelons que les milices d’autodéfense antibalaka (antimachettes) avaient été créées en 2013 après la prise du pouvoir, à Bangui, par les rebelles de la coalition de la Séléka. Elles avaient pris les armes, assurant défendre les intérêts des chrétiens face aux exactions des groupes armés musulmans.