Congo : S &P Global optimiste sur les performances économiques malgré quelques critiques

Jeudi, Septembre 19, 2019 - 18:45

Le cabinet S & P Global à Paris, vient de commettre une étude de notation sur le Congo à partir d'un profil institutionnel et économique d'une part, et d'un profil de flexibilité et de performance d'autre part. Les Dépêches de Brazzaville fait le point.

1- Le Proflil institutionnel et économique

L'étude souligne une forte dépendance économique, extérieure et budgétaire au pétrole, ce rend le Congo vulnérable à une forte baisse des prix; et une faible efficacité institutionnelle. Le rapport présente cependant plusieurs points positifs pour le Congo. A savoir: une diminution des risques de défaut sur l'Eurobond, un nouveau programme du Fmi, le soutien financier extérieur, des risques externes réduits et le maintien de l'inflation à un bas niveau grâce à l'appartenance du pays à la Cémac, malgré une flexibilité limitée.
L'étude relève cependant des faiblesses au niveau de l'efficacité de l'élaboration des politiques économiques dues à des antécédents en matière de service de la dette, et un niveau élevé de corruption.
Compte tenu des tensions sociales et des violences postélectorales passées, l'étude tient compte de possibles risques de détérioration "qui pourraient apparaître lors des prochaines élections présidentielles en 2021". Cependant une certaine amélioration dans le Pool suite à la signature d'un accord de cessez-le-feu en décembre 2017, laisse entrevoir les choses positivement.

En restant sur le scénario actuel, la production pétrolière du Congo culminera en 2019, d'après l'étude, grâce au développement des capacités dû à l'exploitation par Total et Chevron des gisements pétroliers Moho Nord et Banga Kayo depuis 2018, et baissera les années suivantes. La découverte du gisement pétrolier onshore au Delta de la Cuvette, pourrait potentiellement augmenter les réserves et la production de manière significative. La croissance du PIB réel hors pétrole connaîtra une légère reprise tant que les réformes envisagées par les autorités sont effectivement mises en œuvre.

2- Profil de flexibilité et de performance

Le profil de flexibilité de performance du Congo montre une baisse des vulnérabilités extérieures et budgétaires. Les recettes pétrolières suivront la tendance à la baisse de la production pétrolière à partir de 2020. Les découvertes récentes pourraient toutefois générer d'importantes recettes pétrolières supplémentaires. Selon les prévisions, les prix du pétrole se stabiliseront à 55 dollars le baril au cours de prochaines années. Le rapport adhère à l'intention du gouvernement congolais d'accroître les recettes non pétrolières, ainsi que l’interconnexion des autorités fiscales "afin d'améliorer la collecte des impôts tout en maîtrisant les dépenses. er les dépenses extra-budgétaires".
Le programme approuvé par le Fmi en juillet 2019, d"un montant d"environ 450 millions de dollars qui vise "à rétablir la soutenabilité de la dette et à améliorer la gouvernance", apportera un soutien financier et un meilleur ancrage des politiques au Congo-Brazzaville. D'autres partenaires du développement vont se joindre au programme. C'est le cas de la Banque mondiale (288 millions $), la Bad (441 millions $), et la France (150 millions $).
L’évolution de la dette publique pourrait s’écarter sensiblement des prévisions actuelles, note le rapport compte tenu des mesures visant à rétablir un niveau d’endettement soutenable conformément au
programme du Fmi. La consolidation budgétaire contribuera à reconstituer les dépôts du Congo à la Béac. Les investissements directs étrangers (IDE) et la dette bilatérale et multilatérale, résultant de l’appui de partenaires internationaux, soutiendront, selon l'étude, la position extérieure du Congo dans les années à venir, et contribueront à augmenter les réserves de change.
L’appartenance du Congo à la Cémac atténue ses risques extérieurs. Et la garantie de convertibilité du franc CFA en euro assurée par le Trésor public français permet de réduire les chocs qui pourraient affecter l’ensemble de la zone monétaire. Les réserves de change des six États membres (Cameroun, Centrafrique, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale et Gabon) sont mutualisées à l'échelle régionale auprès de la Béac, ce qui offre une protection contre les chocs subis par la balance des paiements d'un pays donné.
Cependant, l'étude n’envisage pas de dévaluation dans le scénario de base. On pense que les réserves de change de la Cémac augmenteront au fur et à mesure de la diminution des déficits courants dans les années à venir et de la mise en place des programmes bilatéraux du Fmi avec la plupart des pays de la zone ; ce qui devrait amener vers la région des flux de financement étrangers par des partenaires du développement et consolider la confiance des investisseurs.

Noël Ndong
Notification: 
Non