L'agence gouvernementale américaine tente l'expérience en Birmanie sur le virus Zika, chikungunya, paludisme, dengue... des maladies véhiculées par le moustique et qui sévissent dans certaines régions d'Asie du sud-est et en Afrique.
En Birmanie, la Nasa va expérimenter une nouvelle technique pour éradiquer le paludisme depuis l'espace grâce aux modélisations spatiales. Ses scientifiques, en partenariat avec des chercheurs de l'université américaine du Maryland, exploitent des données satellitaires regroupant divers facteurs environnementaux comme la température, l'humidité du sol, les précipitations et la couverture forestière. Ils les combinent ensuite avec des données socio économiques comme la densité de la population et le nombre de déplacements transfrontaliers.
L'objectif est d'identifier à l'avance les zones particulièrement sensibles au paludisme (ou malaria), pour que du personnel qualifié et des médicaments puissent être acheminés à temps afin de prévenir une éventuelle épidémie. L'expérimentation a débuté en 2017 et un forte corrélation a déjà été constatée entre le taux de déforestation et la maladie. Une théorie - qui reste à prouver - est que ces zones, comprenant souvent des exploitations forestières, des mines et des plantations, accueillent un nombre particulièrement important de travailleurs migrants ou saisonniers qui transportent avec eux de nouvelles souches du parasite.
Une maladie qui pourrait être enrayée en l'espace d'une génération
Le nombre de décès dus au paludisme a chuté en Birmanie de trois mille neuf cents en 2010 à deux cent vingt en 2017, selon l'Organisation mondiale de la santé. Cette maladie connaît une baisse massive du nombre de cas dans le monde depuis une dizaine d'années (-40 %) et pourrait être éradiquée "en l'espace d'une génération", selon un rapport publié dans la revue The Lancet. Mais la Birmanie héberge plusieurs formes de paludisme résistant au traitement standard et les experts craignent qu'elles se répandent notamment en Afrique subsaharienne où se concentre la majorité des décès.
La dengue et le paludisme, deux maladies qui se transmettent via une piqûre de moustique, présentent des signes cliniques relativement semblables (forte fièvre, vomissements...). Les zones les plus exposées au paludisme sont généralement les régions rurales ou reculées, tandis que la dengue est très active dans les zones urbaines ou semi-urbaines.