Lutte contre les grossesses précoces : le Mojecra et le Canada multiplient les stratégies

Lundi, Septembre 23, 2019 - 18:08

Le Mouvement des jeunes congolais pour la réflexion et l’analyse (Mojecra) que préside Daniel Oba a lancé, le 21 septembre à Oyo, dans le département de la Cuvette, la campagne de sensibilisation des jeunes filles de la localité aux méfaits des grossesses précoces.

La campagne s’inscrit dans le cadre de la poursuite du programme d’action 2019 du Mojecra, axé sur l’appui à l’éducation morale et aux changements de comportements en milieu social. Elle intègre la liste des réalisations des cinq projets que cette organisation exécute en partenariat avec le Fonds canadien d’initiative locales, qui lui a apporté un appui financier pour la sensibilisation de cinq cents jeunes filles et filles-mères de la commune d’Oyo aux dangers des grossesses précoces.

L’objectif principal de cette première phase de sensibilisation est de permettre aux jeunes fille de la localité d’avoir une connaissance accrue sur les conséquences somatiques, sociales et psychologiques des grossesses avant l’âge adulte requis. Ceci, afin de leur encourager à changer de comportement.

Parlant des causes et conséquences des grossesses précoces, le président du Mojecra, Daniel Oba, a précisé que celles-ci sont souvent liées au manque d’information et de l’éducation sexuelle, aux mariages forcés, aux violences, aux abus sexuels, à l’incapacité ainsi qu’à l’irresponsabilité des parents à accomplir leur devoir en matière de l’éducation et de faire face aux besoins fondamentaux des enfants.

« Les filles, surtout celles qui sont vulnérables, sont victimes de violence et des abus sexuels non protégés. Elles sont exposées aux grossesses précoces », a-t-il signifié, ajoutant que parmi les causes de ce fléau figurent aussi les chocs culturels, la déviance juvénile, les pressions des mauvais amis, les mauvaises cultures étrangères, l’influence des personnalités emblématiques. Ainsi, tout cela contribue au développement des comportements antisociaux, aux actes de prostitution et d’atteinte à la pudeur.

Cent quatre-vingt-quatorze jeunes filles meurent chaque jour à cause des grossesses précoces

Etayant les statistiques des cas de décès liés aux grossesses précoces, le responsable du Mojecra a souligné que selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), près de cent quatre-vingt-quatorze jeunes filles meurent chaque jour des suites d’une grossesse précoce et cela est enregistré dans les pays en développement. Selon l’expertise, une fille sur trois est enceinte avant l’âge de 18 ans et met sa vie ainsi que celle de son enfant en péril. 58% de filles ne retournent plus à l’école après avoir eu un enfant.

Intervenant en sa qualité de médecin chef du district sanitaire d’Oyo-Alima, Elie Jérôme Gakosso-Mboussa a indiqué qu’une grossesse précoce est celle qui vient avant l’âge adulte, notamment avant 18 ans. Ainsi, comparativement à d’autres localités, dans la commune d’Oyo, les données de 2018 révèlent que le nombre de filles enceintes reçues, notamment celles dont l’âge est compris entre 10 à 14 ans est de dix-sept filles et celui dont l’âge se situe entre 15 à 19 est de trois cent douze, soit 20%, et le nombre des filles qui ont accouché par césarienne est de douze, soit 27%.

« Une grossesse précoce a des conséquences graves, à savoir les risques de malformation congénitale, les troubles de développement, les insuffisances pondérales, l’immaturation de l’utérus, la malnutrition et l’anémie. Ce qui fait baisser le taux d’apprentissage. Et, la grossesse précoce a un haut risque tant sur le fœtus que sur le futur bébé », a-t-il précisé, ajoutant que les moyens de lutte contre ce fléau passent par l’éducation sexuelle, les campagnes de sensibilisation, le contrôle médical et le soutien affectif de la famille.

Appréciant l’initiative, le maire de la commune d’Oyo, Gaston Yoka, a reconnu que le choix porté sur la localité était un honneur. Car en sensibilisant la jeune fille, c'est toute la nation qui est  sensibilisée, a-t-il estimé, parce que ce message sera relayé et atteindra tout le pays. « Mesdames et mesdemoiselles, vous aviez été choisies pour prendre part à cette cérémonie qui est à votre avantage, d’autant plus que vous serez informées sur tout ce qui concerne le planning familial. Ces informations sont importantes pour votre avenir et il ne faut pas les garder pour vous-mêmes. Il s’agira donc de les partager aux autres et de les capitaliser », a conclu le maire d’Oyo.       

Rock Ngassakys
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