Contrefaçon pharmaceutique en Afrique : création d’une nouvelle organisation de lutte contre les faux médicaments

Dans le cadre des objectifs poursuivis par l’Association des industriels pharmaceutiques en Afrique francophone subsaharienne (Lipa), ses responsables ont appelé, le 23 septembre, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, à la mise en place de « véritables politiques concertées et harmonisées » entre les pays où « les besoins de santé et les maladies non transmissibles sont en hausse ».

La nouvelle organisation pharmaceutique africaine a été créée pour lutter contre les faux médicaments qui « tuent et livrent une concurrence déloyale » sur un marché de 1,5 milliard de dollars par an en Afrique subsaharienne francophone, ont affirmé ses responsables. « En Afrique francophone, le pouvoir d’achat reste faible. Un marché parallèle s’est créé avec des frontières relativement poreuses, favorisant la circulation des médicaments contrefaits et toxiques », a dénoncé le président de la Lipa, Frédéric Lieutaud. Implantée dans quinze pays d’Afrique francophone subsaharienne abritant 250 millions d’habitants, la Lipa veut être « un acteur majeur dans la lutte contre la contrefaçon et les médicaments de la rue », a ajouté son président.

De son côté, Hervé Boni, secrétaire général de l’Ordre des pharmaciens en Côte d’Ivoire, dont la capitale économique Abidjan abrite le plus grand marché de produits illicites d’Afrique de l’ouest, a invité les pays concernés à lutter efficacement contre le fléau. « Il faut démanteler les marchés de faux médicaments et les détruire pour que la population ait accès à des produits de bonne qualité », a-t-il insisté.

Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé, l’usage de faux médicaments entraîne près de cent mille décès par an en Afrique. Et quelque 42% de médicaments en circulation en Afrique subsaharienne sont falsifiés, ce qui en fait la région du monde la plus touchée par ce trafic contrôlé par le crime organisé.

Pour l’Institut international de recherche anti-contrefaçon de médicaments basé à Paris, en France, les criminels profitent du fait qu’à l’inverse du trafic de stupéfiants, le commerce de faux médicaments demeure largement impuni dans le monde. C’est pour la simple raison qu’il est considéré comme « un simple délit de violation de la propriété intellectuelle », que ces derniers ne sont pas poursuivis, souligne-t-on, précisant que ce commerce est « responsable de centaines de milliers de morts par an ».

 

 

Nestor N'Gampoula
23/09/2019 - 19:13
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