Lors d’une récente rencontre à Vienne, en Autriche, avec les dirigeants de la Corporation de l’énergie atomique (Rosatom), le ministre de la Recherche scientifique et de l’innovation technologique, Martin Parfait Aimé Coussoud-Mavoungou, a annoncé que la capitale congolaise est prête à recevoir des experts russes afin d’harmoniser les actions visant à faciliter la concrétisation de l’accord sur l’utilisation pacifique de l’énergie atomique au Congo.
En marge des travaux de la 63e conférence générale de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), le ministre Martin Parfait Aimé Coussoud-Mavoungou a échangé avec le directeur général de Rosatom, Alexey Likhachev. Ce dernier a fait savoir que l’année 2020 sera consacrée à l’intensification des activités communes avec le Congo en matière de l’énergie atomique. « Nous devons passer de la parole aux activités pratiques, notamment la formation des cadres, des professionnels dans le domaine nucléaire ainsi que la création des infrastructures y relatives », a fait savoir Alexey Likhachev.
Les deux parties ont, par ailleurs, discuté des modalités de mise en œuvre de l’accord de coopération signé en mai 2019 à Moscou, de l’accélération des travaux relatifs à la création du comité de coordination et de la feuille de route à cet effet.
Rappelons que la coopération entre les deux pays prévoit, entre autres, la construction à Brazzaville d’un centre de science nucléaire.
Pour se faire une idée concrète de ce qui est dit sur le papier, le directeur général de Rosatom a invité la partie congolaise à visiter les sites de l’industrie nucléaire, précisément la centrale nucléaire de 1200 MW, des réacteurs de recherche et de leur configuration pour le domaine de l’agriculture ainsi que de la médecine, des installations qui font partie de la logistique globale. Alexey Likhachev a également convié le ministère de la Recherche scientifique à prendre part à la conférence Russie-Afrique qui se tiendra, du 22 au 24 octobre, à Sotchi, en vue d’organiser la table ronde sur la thématique nucléaire et pour parler des sujets communs y compris celui du centre des sciences et des technologies nucléaires.
Le ministre de la Recherche scientifique et de l’innovation technologique a, pour sa part, rappelé que le réchauffement diplomatique entre le Congo et la Russie passe aussi par l’énergie nucléaire. Il a également affirmé que la recherche scientifique dans son pays tient sur deux pôles: l'un avec la République française et l'autre avec la Fédération de Russie. Ce qui est donc normal, a-t-il dit, pour que les relations entre les deux États aillent de l’avant.
D'autres travaux
Le ministre a pris part également à une autre rencontre consacrée à l'analyse de la feuille de route pour un programme national de lutte contre le cancer, élaborée conjointement par l’AIEA et l’Organisation mondiale de la santé. L'objectif est d’aider les pays à mieux planifier les services de médecine nucléaire et de radiothérapie, en tenant compte des capacités nationales, du paysage épidémiologique des cancers et en définissant des résultats qui peuvent être mesurés et évalués. Ce forum a aussi communiqué sur l’utilisation des rayonnements ionisants, source d’innovation pour le traitement des cancers.
La délégation s'est aussi associée à la réunion parallèle des représentants du groupe de l’Accord régional de coopération pour l’Afrique sur la recherche, le développement et la formation dans le domaine de la science et de la technologie nucléaires. Il s'agit là d'un accord intergouvernemental conclu par les États membres africains pour renforcer et élargir la contribution de la science et de la technologie nucléaires au développement socioéconomique sur le continent africain. Ce programme inclut vingt-deux projets qui représentent des priorités dans la région dans les domaines de la santé, l’agriculture, l’élevage, la gestion des ressources.