À l’occasion de la venue du président congolais à Paris pour les obsèques du président Chirac, l'ambassadeur du Congo en France évoque, dans un entretien exclusif accordé aux Dépêches de Brazzaville, l’amitié et la relation particulières qu’ont eues les deux chefs d’Etat.
Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : En tant que ministre des Affaires étrangères, vous avez été le témoin de la relation privilégiée entre les deux présidents…
Rodolphe Adada (R.A.) : Il faut être modeste. En effet, j’ai été ministre des Affaires étrangères du Congo pendant la présidence de Jacques Chirac et, à ce titre, j’ai accompagné le président Denis Sassou N’Guesso dans les différents contacts qu’il a pu avoir avec le président français, dans le cadre de la coopération et du travail international. Je n’étais, en quelque sorte, qu’un accompagnateur.
Le président Sassou a été très affecté par la disparition de son ami. Au-delà des relations entre deux chefs d’Etat qui représentent chacun leur pays avec leurs intérêts respectifs, il s’était créé une relation très personnelle entre le président Sassou et le président Chirac, y compris au niveau de l’intimité familiale et, d’ailleurs, dès l’annonce de la disparition du président Chirac, le président Sassou a tout de suite annoncé qu’il viendrait aux obsèques.
L.D.B. : Que retenez-vous de ces rencontres avec l'ancien président français ?
R.A. : Beaucoup a été dit et tout est vrai dans ce que la presse a rapporté sur le président Chirac. C’était un homme chaleureux qui vous mettait à l’aise, vous permettait de vous exprimer. Vous pouviez exposer tranquillement le problème qui vous amenait à le rencontrer et à ce niveau-là, c’est une très grande qualité.
Cette relation particulière entre le Congo et la France a aussi été nouée par celui qui était à ma place ici, l’ambassadeur Henri Lopes, alors Premier ministre à l’époque où Jacques Chirac lui-même occupait ce poste en France. Des orientations ont été prises qu’il faut maintenant consolider, poursuivre, parce que les Etats continuent même si les hommes, malheureusement, passent.
L.D.B. : Vous parlez de la continuité de l’Etat. Que peut-on dire de l’après Chirac ?
R.A. : Nous parlons à un moment où, il y a quelques semaines à peine, le président Denis Sassou N’Guesso était à Paris dans le cadre d’une visite bilatérale où il a pu rencontrer longuement le président Emmanuel Macron. C’est dans cette continuité des affaires d’Etat et je pense que, ma foi, cette relation spéciale continue d’être nourrie.
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