Chine: commémoration des 70 ans du régime communiste

Mardi, Octobre 1, 2019 - 12:30

Pékin a donné, le 1er octobre, depuis la porte Tiananmen, le coup d’envoi des célébrations du soixante-dixième anniversaire de la création de la République populaire de Chine.

Au cœur de Pékin, sur l’immense place Tiananmen, là-même où Mao Tsé-toung proclama la fondation de la République populaire de Chine, le 1er octobre 1949,  soixante-dix coups de canon ont été tirés.

Le président Xi Jinping et d'autres dirigeants du pays, présents ou anciens, ont ensuite entonné l'hymne national, face à la place Tianamnen décorée par d'immenses caractères proclamant « Fête nationale 1949 – 2019 ».

Sur ce lieu emblématique, un défilé militaire colossal a également été au rendez-vous. Quinze mille soldats, des centaines de chars, missiles et avions de combat ont défilé à Pékin devant les plus hauts dirigeants du pays rassemblés au balcon de la porte Tiananmen.

« Rien ne peut ébranler les fondations de notre grande nation. Rien ne peut empêcher la nation et le peuple chinois d'aller de l'avant », a lancé le président chinois, habillé en costume "Mao" sombre, donnant ainsi le coup d'envoi des festivités.

Des milliers d'invités rassemblés en ce lieu ont agité une marée de fanions rouges face au président de la République, qui venait de passer les troupes en revue, avant le départ du défilé, le plus grand jamais organisé par la Chine, selon le quotidien nationaliste "Global Times".

Des hélicoptères ont ouvert le défilé aérien en deux formations dessinant le chiffre « 70 » dans le ciel de la capitale chinoise, voilé par un indésirable nuage de pollution. La pointe de la technologie militaire chinoise a été exhibée, notamment le missile nucléaire intercontinental DF-41, qui a défilé pour la première fois. Cet engin, d'une portée supposée de quatorze mille kilomètres, pourrait théoriquement atteindre le territoire des Etats-Unis.

L'événement vise à faire vibrer la fibre patriotique en célébrant l'émergence de la République populaire  de Chine, au cours des dernières décennies, son statut de deuxième puissance économique mondiale.

Mais à 2 000 km au sud de Pékin, les contestataires pro-démocratie hongkongais, qui défient le régime communiste depuis près de quatre mois, ont appelé à une « journée de colère » mardi, également fériée dans l'ancienne colonie britannique rendue à la Chine en 1997. Une manière de dénoncer le recul des libertés et la violation du principe « Un pays, deux systèmes » qui avait présidé à la rétrocession de 1997.

S'exprimant lundi soir, Xi Jinping s'est engagé à poursuivre l'application de ce principe, tout en défendant l'unité nationale. « L'unité, c'est le fer et l'acier. L'unité est source de force », a-t-il dit, alors que son régime a laissé planer ces derniers mois le spectre d'une intervention pour rétablir l'ordre.

Trente ans tout juste après la répression sanglante du mouvement démocratique de la place Tiananmen à Pékin, qui avait donné un coup d'arrêt au développement économique chinois, nombre d'experts doutent cependant que le régime communiste prenne un tel risque dans un centre financier international comme Hong Kong.

Xi Jinping, qui a encore renforcé l'autorité du Parti communiste chinois, depuis son arrivée au pouvoir fin 2012, est parfois considéré comme le plus puissant dirigeant chinois depuis le règne de Mao (1949-1976).

Josiane Mambou Loukoula et AFP
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