Quatre ans après l'adoption du programme d'action d'Addis-Abeba sur le financement du développement (odd), les dirigeants mondiaux se sont réunis aux Nations Unies pour examiner les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de développement durable à l'horizon 2030.
Une partie de cet examen permettra de vérifier si le monde est sur la bonne voie pour mobiliser les fonds nécessaires à la réalisation des odd.
Des milliards à des milliards» restent une aspiration plutôt qu'un reflet de la trajectoire actuelle du financement du développement. Et à moins que les dirigeants mondiaux ne prennent des mesures maintenant pour changer cette trajectoire, nous ne parviendrons pas à atteindre nombre des ODD louables au cours de la prochaine décennie, en particulier dans les pays pauvres et fragiles où des progrès urgents sont nécessaires", à déclaré un diplomate.
Pour résoudre le problème, il est important d'accepter deux réalités :
- Premièrement, les attentes concernant l’utilisation de financements privés se sont révélées trop optimistes. Une analyse récente a confirmé que le financement des odd était très difficile: seuls les pays à faible revenu devraient investir environ 350 milliards de dollars par an à partir de 2015-2030 et les pays en développement dans leur ensemble, quatre fois ce montant.
Mais la réalité s'est révélée différemment. Actuellement, les institutions multilatérales de financement du développement ne catalysent que 60 milliards de dollars de financements privés en engageant chaque année 40 milliards de dollars de leur propre financement. Des progrès plus rapides peuvent et doivent être accomplis, mais presque tous les scénarios plausibles laisseraient un financement privé aux pays à faible revenu au cours de la prochaine décennie de plusieurs dizaines de milliards de dollars par an, et non des centaines nécessaires
- Deuxièmement, la volonté de mobiliser des ressources nationales risque d’aggraver les inégalités. Le Fonds monétaire international estime que pour répondre à la ODD, PFR devront augmenter leur ratio recettes fiscales au PIB de cinq points de pourcentage en 2030. Mais une fuite en avant pour augmenter les recettes fiscales dans les pays pauvres est susceptible d' aggraver les inégalités parce que leur Les structures de recouvrement sont beaucoup plus biaisées en faveur des taxes indirectes sur la consommation plutôt que des taxes directes sur les revenus et les avoirs.
Reconnaître la nécessité de recalibrer les projections de financement privé et de mobilisation des ressources nationales n'est pas une raison pour abandonner les objectifs à l'horizon 2030.