Mali : Antonio Guterres déplore la lenteur des réformes sécuritaires

Jeudi, Octobre 3, 2019 - 13:16

Dans un rapport trimestriel remis au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU évoque non seulement la lenteur sur le plan sécuritaire, mais aussi politique. Il demande à toutes les parties maliennes de tout mettre en œuvre pour parvenir à des résultats concrets sur ces sujets.

« J’exhorte le gouvernement et l’opposition, les mouvements signataires (de l’Accord) et la société civile (…) à progresser rapidement dans le processus de dialogue », a dit Antonio Gutteres, prévenant qu’à défaut, de nouveaux retards pourraient « plonger le pays dans une nouvelle crise institutionnelle ».

Soulignant que « la priorité doit être donnée » à la conclusion des réformes constitutionnelles, le chef de l’ONU pense que cela permettra l’élection d’un nouveau parlement et « le redéploiement d’unités des forces de sécurité et de défense maliennes ».

Le rapport remis cette semaine au Conseil de sécurité fait, par ailleurs, mention des « progrès » accomplis dans les volets défense et sécurité de l’Accord de paix de 2015, en citant le désarmement, la démobilisation et la réintégration de membres de groupes armés, ainsi que la création d’une zone de développement économique dans le nord du pays. « De manière générale, cependant, l’application de l’Accord de paix a continué d’avancer à un rythme lent », poursuit le texte.

La stabilité du Mali passe par un meilleur contrôle de ses frontières, selon Anotnio Gutteres, qui estime que la force conjointe G5-Sahel, regroupant le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et la Mauritanie, reste « capitale pour combattre les groupes armés extrémistes », précisant: « Elle doit jouer aussi un rôle-clé contre le trafic d’êtres humains, d’armes et de drogues ».

La force régionale antidjihadiste compte quelque cinq mille militaires. Manquant toujours de financement sur le long terme et sous-équipée, elle bénéficie au Sahel du soutien de la mission française Barkhane (quatre mille cents militaires). Quant à la force de paix de l’ONU (Minusma) déployée au Mali, elle réunit quelque quinze mille militaires et policiers qui n’ont pas dans leur mandat la lutte terroriste.

Au Mali, les djihadistes avaient été en grande partie chassés à la suite du lancement, en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire qui se poursuit actuellement. Malgré cela, les violences ont persisté, puis se sont propagées du nord vers le centre et le sud du pays, ainsi qu’au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires qui ont fait des centaines de morts. Ce qui explique le fait que de larges pans du territoire échappent toujours au contrôle du pouvoir malien.

 

 

Nestor N'Gampoula
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