Sanctions commerciales américaines : la France tend la main pour un accord

Au lendemain de l’annonce par les Etats-Unis de vouloir frapper 7,5 milliards de dollars de produits européens de tarifs douaniers punitifs, notamment après avoir été autorisés par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à les imposer à l’encontre de l’Union européenne (UE), Paris a demandé, le 3 octobre, à Washington d’écouter « la voix de la sagesse » pour régler le différend.

« Cela fait des mois que nous plaidons pour cet accord commercial. Nous tendons la main. Je souhaite que les Etats-Unis écoutent cette voix qui est à mon sens la voix de la sagesse », a déclaré le ministre de l’Economie,  Bruno le Maire, qualifiant ces sanctions « d’erreur économique profonde ». En marge d'une visite d'entreprise à Paris, il a prévenu:« Si l’administration américaine refuse la main tendue par la France et par l’UE, nous nous tenons prêts à réagir, par des sanctions qui seraient dans le cadre de l’OMC ».

Les subventions accordées à l’avionneur Airbus sont au cœur de l’épineux dossier qui oppose Européens et Américains. L’OMC a tranché en faveur de Washington et autorisé les autorités américaines à prendre des sanctions record contre l’UE, jugeant que le constructeur aéronautique européen avait bénéficié de subventions inconvenantes. Ce qui a amené le président américain, Donald Trump, à s’en réjouir dans un tweet : « Une belle victoire (...), un prix à 7,5 milliards de dollars décerné aux Etats-Unis par l’OMC ».

Les taxes américaines viseront des produits fabriqués par la France, l’Allemagne, l’Espagne et le Royaume-Uni, les quatre partenaires du groupe européen Airbus. Les vins, fromages, olives, coquillages ou encore les haches et les tournevis seront frappés d’une majoration de 25%. Quant aux avions civils, ils pourront dorénavant être exportés aux Etats-Unis au prix majoré de 10%.

Si, en rapport avec les sanctions annoncées, les pertes annuelles pour l’UE pourraient s’élever à 9,7 milliards de dollars, dont 2,4 milliards pour la France, soit 0,1 point de croissance, une étude du cabinet Euler Hermes avance d’ores et déjà que ce pays est celui qui a le plus à perdre dans ce début de conflit commercial.

Tout compte fait, la balle est du côté des Etats-Unis où Donald Trump doit décider, d’ici au 13 novembre, s’il impose ou non des tarifs douaniers supplémentaires sur les voitures importées de l’UE, une menace particulièrement redoutée par Berlin.

Nestor N'Gampoula
03/10/2019 - 14:30
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