Ces deux événements ont été commémorés avec faste le 03 octobre dans les jardins du Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza, en présence d’un parterre des diplomates qui ont reconnu l’importance de ce lieu, devenu indéniablement la partie de mire de l’histoire du Congo.
Fondée le 3 octobre 1880 à l’issue de la signature entre le Makoko Ilôh 1er, roi des Batéké et Pierre Savorgnan de Brazza, explorateur franco-italien, la ville de Brazzaville a totalisé ses 139 ans. Occasion pour le président du Conseil municipal, maire de la ville, par le biais du deuxième adjoint au maire, Philibert Malonga, d’indiquer que ce jour 3 octobre 2019, Brazzaville, ville capitale, est dans la joie et la fierté d’abriter cette activité culturelle qui lui donne l’opportunité d’explorer davantage son histoire.
Le Conseil municipal a loué avec grande ferveur l’activisme des deux grandes dames Bélinda Ayessa, directrice générale du Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza et Eugénie Opou, présidente de la Confédération générale Téké et tous ceux qui ont eu l’initiative de l’activité culturelle objet de la présente cérémonie. « Nous les applaudissons parce que cette activité invite les uns et les autres à revisiter une facette des sources de nos valeurs nationales et ancestrales. Sa dimension pédagogique indéniable », a déclaré Philibert Malonga.
Organisée en partenariat avec la confédération générale Téké et le Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza, la célébration de ce double anniversaire a été marquée également par une journée culturelle autour d’une exposition intitulée : « Brazzaville à travers les timbres postaux ».
Très émue, Eugénie Opou, présidente de la Confédération générale Téké, coordonnatrice du groupe de travail « Les Héritiers du royaume Téké » a plongée l’auditoire sur la fondation de Brazzaville. Pour elle, Brazzaville a une histoire pas comme les autres. En effet, située au cœur de l’Afrique centrale, Brazzaville doit son appellation à Pierre Savorgnan de Brazza, un explorateur venu d’outre Atlantic, a-t-elle souligné. Avant de rappeler qu’en 1904, Brazzaville devient la capitale du Congo français et de l’Afrique équatoriale française (AEF). Dès le début de la Deuxième Guerre mondiale en 1940, suite à l’occupation de la France par l’Allemagne nazie, Brazzaville accède au statut de la capitale de la France libre, ce qui lui permis d’abriter la célèbre « Conférence de Brazzaville », tenue en février 1944 à l’initiative du général de Gaulle.
Pour l’histoire, poursuit-elle, c’est à la suite du traité signé avec le roi Makoko Ilôh 1er que Pierre Savorgnan de Brazza pu prendre possession du petit poste de Ntamo actuelle Brazzaville et pu le laisser sous la garde du sergent sénégalais Malamine. De la petite station qu’elle représentait en 1880, Brazzaville a su marquer au fil des années une courbe exponentielle en faveur de son développement. « Brazzavillois, Brazzavilloise, voici notre héritage, l’air de nos ancêtres dont nous devons être fier », conclu-t-elle.
Brazzaville et Mémorial pierre Savorgnan de Brazza, un parcours historique
Pour la directrice générale du Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza, Bélinda Ayessa, la double occurrence des 139 ans de la ville de Brazzaville et des 13 ans du Mémorial Savorgnan de Brazza est la consonance de ce parcours historique. « Gravée aujourd’hui dans notre mémoire collective, cette part de l’histoire rappelle indéniablement la dense et ruche combinaison entre ces racines nourricières et la fierté légitime et assumée de sa longue marche. Il n’y a qu’à observer la composition de l’écusson de la ville de Brazzaville pour s’en convaincre », a déclaré la directrice générale du Mémorial.
En sus de l’harmonique chromatique et symbolique de sa constitution, où sont représentées les attributs du pouvoir du roi des Batéké et les insignes familiaux des Comtes de Brazza Cergneu Savorgnan on lit si clairement cette inscription solennelle : « Tous ceux qui le touchent sont libres ». La part narrative de cette parole est connue. Elle est le verbe qui précède l’acte humaniste de libération prônée par Savorgnan de Brazza à l’adresse des esclaves qu’il rencontrait.
« Aujourd’hui, il nous appartient de gérer la postérité du fondateur de notre ville, entre histoire et imaginaire, entre réminiscence et défi, entre mémoire et prospective. A cet égard nous ne pouvons faire fi de ce que nous rappellent les aspects de cette postérité historique. Parmi eux, il y a bien le lien particulier entretenu avec des pays amis, l’Italie sa terre d’origine, la France son pays d’adoption, qui vient, d’ailleurs, de rendre un hommage splendide à un artisan majeur de sa vie publique, j’ai nommé l’ancien président Jacques Chirac. »
Bélinda Ayessa a rappelé combien Jacques Chirac a été l’ami du Congo. En tant que Maire de Paris, il fut présent lors de la célébration du centenaire de Brazzaville en octobre 1980. En tant que président de la République française, il fut accueilli solennellement par le Parlement congolaise réuni en congrès le 18 juillet 1996. A cette occasion, il rappela avec une émotion particulière les mots du général de Gaulle prononcés en octobre 1940 : « Dans la tourmente, Brazzaville fut le refuse de notre honneur et de notre indépendance ». Toujours en tant que président de la République française, Chirac fut associé, aux côtés de leurs excellences Denis Sassou N’Guesso et Omar Bongo Ondimba, respectivement président de la République du Congo et président de la République gabonaise, à la pose de la première pierre de la construction du Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza. C’était le 5 février 2005.
Rappelons qu’outre l’exposition organisée au Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza, qui s’est poursuivie par une série de conférences au Centre culturel russe, il a été organisé également, à l’institut français du Congo, plusieurs expositions en partenariat avec la ville. Brazzaville, ville créative de l’Unesco.