Le prix a été attribué, le 7 octobre, conjointement à William Kaelin et Gregg Semenza, ainsi qu’à Peter Ratcliffe pour leurs recherches sur l’adaptation des cellules à l’apport variable d’oxygène qui ouvrent des perspectives pour le traitement du cancer et de l’anémie.
« L’importance fondamentale de l’oxygène est connue depuis des siècles, mais le processus d’adaptation des cellules aux variations de niveau d’oxygène est longtemps resté un mystère », a indiqué l’Assemblée Nobel de l’Institut Karolinska, à Stockholm, dans ses attendus.
« Le prix Nobel de cette année récompense des travaux ayant révélé les mécanismes moléculaires à l’oeuvre dans l’adaptation des cellules à l’apport variable d’oxygène » dans le corps, a-t-elle souligné.
Ces mécanismes sont également impliqués dans les tumeurs, dont la croissance dépend de l’apport en oxygène du sang, en particulier certains cancers à progression rapide comme celui du foie qui consomment tellement d’énergie qu’ils brûlent tout l’oxygène disponible autour d’eux.
« Des efforts intenses en cours dans les laboratoires universitaires et les entreprises pharmaceutiques se concentrent maintenant sur le développement de médicaments capables d’interférer à différents stades d’une pathologie soit en activant ou en bloquant le mécanisme de captation de l’oxygène », selon le jury Nobel.
Kaelin travaille au Howard Hughes Medical Institute aux Etats-Unis, Semenza dirige le programme de recherche vasculaire au John Hopkins Institute de recherche sur l’ingénierie cellulaire. Ratcliffe est le directeur de la recherche clinique au Francis Crick Institute de London et du Target Discovery Institute d’Oxford.
Les lauréats recevront, le 10 décembre, une médaille en or, un diplôme et un chèque de neuf millions de couronnes suédoises (environ huit cent trente mille euros) qu’ils se partageront.
En 2018, le prix de médecine était revenu à l’Américain James P. Allison et au Japonais Tasuku Honjo pour leurs recherches sur l’immunothérapie, qui se sont révélées particulièrement efficaces dans le traitement de cancers virulents.
Les derniers Français honorés dans cette discipline sont Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier, en 2008, pour avoir identifié en 1983 le virus du sida.
Après la médecine, suivront la physique ce mardi, la chimie mercredi et la littérature jeudi.
Le prestigieux Nobel de la paix sera décerné vendredi à Oslo. Le prix d’économie, créé en 1968 à l’occasion du centenaire de la Banque de Suède, clora la saison lundi 14 octobre.
Les Nobel ont été attribués pour la première fois en 1901, après que le riche industriel suédois Alfred Nobel, inventeur de la dynamite, eut légué sa fortune à la création de ces prix.