Après 28 ans de fermeture, Washington annonce le rétablissement de sa représentation diplomatique en Somalie.
Cette annonce des États-unis, de la réouverture d'une ambassade dans la capitale somalienne Mogadiscio, vingt-huit ans après l'avoir fermée, illustre l'engagement accru des Etats-Unis dans ce pays de la Corne de l'Afrique. Washington avait fermé son ambassade le 5 janvier 1991, lors du renversement de l'autocrate Siad Barré. Le pays avait alors plongé dans la guerre civile.
"Aujourd'hui, nous réaffirmons les relations entre le peuple américain et le peuple somalien, et entre nos deux nations", a déclaré l'ambassadeur des Etats-Unis en Somalie, Donald Yamamoto, dans son communiqué. "C'est un jour historique et significatif, qui reflète les progrès de la Somalie ces dernières années, ainsi qu'une nouvelle étape dans la régularisation de l'engagement diplomatique à Mogadiscio depuis la reconnaissance du gouvernement fédéral de Somalie en 2013", a-t-il ajouté.
En décembre 2018, les Américains avaient déjà rétabli une "présence diplomatique permanente" à Mogadiscio, alors que leur mission diplomatique pour la Somalie était jusqu'alors rattachée à l'ambassade des Etats-Unis à Nairobi, au Kenya voisin. La Somalie est plongée dans le chaos depuis 1991 et doit faire face depuis 2007 aux insurgés islamistes radicaux shebab, affiliés à Al-Qaïda, qui mènent de nombreux attentats contre des cibles civiles et militaires. Deux jours avant l'annonce du rétablissement de l'ambassade, ces insurgés avaient attaqué un camp militaire utilisé comme site de lancement pour les drones américains, ainsi qu'un convoi de l'Union européenne à Mogadiscio.
Les États-Unis soutiennent la lutte contre les shebab, menée par le gouvernement fédéral somalien et par la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom), présente dans le pays depuis 2007. Les frappes américaines en Somalie se sont intensifiées depuis avril 2017, lorsque le président Donald Trump a qualifié le sud de la Somalie de "zone d'hostilités actives".