L’ambassadeur de France, Luc Hallade, n’a pas caché son inquiétude du fait des derniers développements de la situation dans le pays, marquée par la recrudescence des attaques terroristes.
« La sécurité du pays est la préoccupation numéro un des autorités burkinabè, et c’est aussi la nôtre, puisque nous sommes des partenaires », a indiqué le diplomate français, qui a été reçu en audience, le 8 octobre, par le ministre burkinabè de la Sécurité, Ousséni Compaoré.
Le diplomate a parlé de la nécessité de renforcer la coopération bilatérale, notamment celle des capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité dans leur lutte contre les djihadistes.
La consolidation de la coopération franco-burkinabè dans la lutte contre le terrorisme est toujours saluée par la population, au moment où son pays est confronté depuis avril 2015 à une montée des attaques terroristes, qui ont déjà fait plus de cinq cents morts, deux cent quatre-vingt mille déplacés et provoqué une crise humanitaire.
Le 7 octobre, et selon plusieurs sources, au moins huit personnes ont été tuées dans une attaque perpétrée par des individus armés non identifiés dans le village de Bouna, situé dans la province du Loroum, au nord du Burkina Faso.
Le 28 septembre dernier, une attaque djihadiste avait causé la mort à dix-sept personnes dans le nord du pays, dont un militaire. D’après des sources sécuritaires, des hommes venus à bord de motos (une vingtaine), le même jour dans la matinée, avaient ouvert le feu sur le village de Komsilga, dans la commune de Zimtanga (province du Bam), tuant neuf personnes parmi les habitants. Les insurgés avaient même incendié des boutiques. Puis, dans la soirée, aux environs de 18 heures, des individus armés avaient également attaqué le village de Déneon, toujours dans la commune de Zimtanga, tuant sept personnes.
A ce jour, plus de cinq cent quatre-vingt-cinq personnes ont été tuées depuis 2015, en particulier dans le nord-est. Une crise humanitaire s’en est suivie avec près de trois cent mille déplacés qui ont fui cette partie du pays pour se réfugier plus au sud où la pression djihadiste est moins forte. La situation du pays s’est de plus en plus dégradée du fait des violences intercommunautaires ayant débouché sur la fermeture d’environ deux mille écoles.
Du fait de la dégradation de la situation sécuritaire, l’état d’urgence et un couvre-feu ont été décrétés dans plusieurs régions du pays, et l’armée burkinabè continue de multiplier ses opérations antiterroristes.