Le Premier ministre congolais, Clément Mouamba, a réaffirmé, le 15 octobre à Brazzaville, l’engagement de son pays à la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (Cirgl) et au service de la population de cette immense région pour que la paix, le développement économique et social inclusif soient renforcés en son sein.
« Les difficultés économiques conjoncturelles que connaissent bon nombre de nos Etats ne sauraient, en aucun cas, freiner notre engagement à nous tous pour la construction de notre avenir commun », a déclaré le chef du gouvernement congolais. Il s'exprimait à l’ouverture de la réunion du Comité interministériel régional des pays membres de la Cirgl, tenue trois jours après la rencontre d’urgence des experts sur l’épidémie à virus Ebola.
Clément Mouamba a assuré les participants de la « ferme détermination » de son pays à honorer ses engagements auprès de la Cirgl, indiquant que la réunion qui se tenait cette fois à Brazzaville « offre l’occasion de dresser un bilan d’étape de la présidence congolaise », à deux mois de la fin de son mandat.
Le rencontre a consisté à faire le point sur la mise en œuvre des conclusions de la précédente réunion du Comité interministériel, tenue à Kintélé, en République du Congo, en juillet 2018. L’ordre du jour portait également sur plusieurs sujets, dont la situation sécuritaire dans la sous-région, la lutte contre la maladie à virus Ebola qui sévit déjà en République démocratique du Congo (RDC) et l’éradication de l’apatridie.
« Ces situations sont présentes dans notre région. On voit donc des défis énormes, qui viennent se greffer à la question sécuritaire », a relevé le Premier ministre, qui s’est félicité de ce que le Comité interministériel des pays membres de la Cirgl allait se pencher sur « ces questions sensibles » qui touchent au quotidien la population de la région. La réunion des experts sur la pandémie d’Ebola, tenue à Brazzaville, a constitué la démonstration des Etats de la région « à réagir ensemble face aux défis et crises », a poursuivi Clément Mouamba.
" Une lueur d'espoir dans la région"
De son côté, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération et des Congolais de l’étranger, Jean-Claude Gakosso, a dressé un tableau presque reluisant de la région, contrairement à l’instabilité, l’insécurité, voire l’incertitude qui y régnaient au moment où se tenait le Comité interministériel précédent. Tout en se disant convaincu de la « lueur d’espoir » qui se dégage dans la région sur les plans politique, diplomatique, économique et sécuritaire, avec « la perspective réelle de voir transcendée la conflictualité endogène », le chef de la diplomatie congolaise a dit que son « optimisme » sur ce point se fonde sur des exemples concrets. Il a cité des avancées enregistrées au Burundi, grâce à la rencontre entre le gouvernement et l’opposition, l’installation des institutions issues du processus électoral en RDC, la mise en place d’une transition consensuelle au Soudan, des progrès réalisés au Soudan du Sud pour la mise en œuvre de l’accord de paix revitalisé intervenu en septembre dernier, à Khartoum.
« Malgré la brise bienfaisante qui souffle sur les flots aquatiques de nos merveilleux lacs, notre région demeure confrontée à de multiples problèmes qui sont tout autant des défis à relever », a reconnu Jean-Claude Gakosso. « Evidemment, d’autres défis, aussi divers que variés nous attendent. Nous les affronterons ensemble. Ensemble, nous les surmonterons. Je n’ai aucun doute », a-t-il insisté, appelant les pays concernés à demeurer unis pour pouvoir atteindre les buts pour lesquels la Cirgl a été créée.
Le secrétaire exécutif de la Cirgl, Zachary Muburi-Muita, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour la région des Grands Lacs, Xia Huang, le représentant spécial du président de la Commission de l’Union africaine pour la région des Grands Lacs, Basile Ikouébé, sont tous aussi montés au créneau tour à tour pour inviter les pays de l’espace communautaire à surmonter les défis auxquels ils sont confrontés.