Kristalina Georgieva s’est résolument montrée, le 15 octobre, déterminée à mener le combat en faveur de l’égalité hommes-femmes dans le monde du travail. Elle s’exprimait au premier jour des réunions d’automne de son institution et de la Banque mondiale.
« Les femmes ont tendance à se remettre en question plus facilement que les hommes (…). Vous devez être compétentes et vous montrer plus confiantes, et vous présenter sous votre meilleur jour », a déclaré la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI). « N’acceptez jamais d’être moins bien payées que vos collègues hommes, jamais ! », a-t-elle ajouté, en réponse à une femme qui lui demandait quelle était la recette du succès dans le monde du travail quand on est une femme.
La nouvelle cheffe du FMI s’est de ce fait prononcée « en faveur des quotas » pour que les femmes accèdent à plus de postes de responsabilités. « Les quotas ne sont pas une solution parfaite, mais une solution pragmatique », a-t-elle commenté, précisant que « sans quotas, cela prendrait très longtemps avant d’obtenir un accès équitable aux plus hautes fonctions des entreprises ».
Kristalina Georgieva a, en outre, évoqué la nécessité de s’attaquer au problème du travail non rémunéré tel que les soins apportés aux enfants, aux personnes âgées et les tâches ménagères encore trop souvent supportés par les femmes. Elle se référait à un rapport rendu public le même jour par le FMI, intitulé « Réduire et redistribuer le travail non rémunéré : des politiques plus fortes en faveur de l’égalité des sexes ». « En moyenne, les femmes effectuent plus de deux heures de travail non rémunéré de plus par jour que les hommes », a déploré la dirigeante de l’institution.
L’étude note que si « les disparités entre les sexes dans le travail non rémunéré ont diminué au cours des dernières décennies, elles restent importantes ». Elle relève que même dans les pays les plus égalitaires du monde comme la Norvège, les femmes effectuent au moins 20% de plus de travail non rémunéré que les hommes, la grande majorité étant des tâches ménagères. Pour ses auteurs, les femmes sont souvent « obligées de supporter le fardeau des tâches ménagères, et le temps consacré au travail non rémunéré reflète les contraintes imposées par les normes culturelles, le manque de services publics et les infrastructures, ou les politiques de congé familial ».
Le rapport indique aussi que même pour les femmes exerçant un travail rémunéré, « le déclassement professionnel est courant car les femmes choisissent un emploi à niveau de compétence inférieur ou à temps partiel pour concilier travail rémunéré et soins à la famille ». Le texte fait quelques recommandations dont celles dans lesquelles elle invite à créer davantage de services de garde d’enfants ou de personnes âgées et à mettre en œuvre des mesures favorables à la politique familiale telles que les congés parentaux.