Le coup d'envoi de la campagne d'assainissement initiée par le gouverneur de la ville, Gentiny Ngobila, a été donné, le 19 octobre dans la commune de Bandalungwa, par le chef de l'État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
A peine rentré des Etats-Unis, le président de la République s’est personnellement déplacé, samedi, pour superviser le lancement du grand programme d’assainissement de la ville de Kinshasa. La cérémonie a eu lieu dans la commune de Bandalugwa, à hauteur de Bakayawu, où une tribune a été érigée en cette circonstance.
Le gouverneur de la ville, Gentiny Ngobila, et quelques officiels, y compris les agents communaux, ont assisté à cette cérémonie qui, à tout prendre, constitue un appel au civisme et au patriotisme des Congolais. Du haut de la tribune, Félix Tshisekedi a exhorté la population kinoise à changer leurs mentalités à travers une bonne gestion des immondices. « Parfois, les maladies que nous connaissons ici, c’est à cause de nos comportements. Ce n’est pas un mauvais sort, souvent c’est à cause de la mauvaise gestion des immondices », a dit le chef de l’Etat, avant de poursuivre : « Vous demandez que nous luttions contre le vol, la corruption, le détournement et nous vous demandons également de changer des mentalités. Notre priorité, c’est le peuple d’abord, mais le peuple doit prouver sa souveraineté. Il faut dans ce cas être à votre propre contrôle. Vous devez nous dire comment vous voulez que le pays marche (…) En lançant Kin bopeto, nous lançons également un message très fort à tout le pays ». Le chef de l'Etat a, en outre, demandé aux habitants de Bandalugwa de faire en sorte que leur commune soit véritablement la réplique de Paris, afin de donner un contenu à leur sempiternel slogan « Bandal, c’est Paris ».
Pour sa part, le gouverneur de Kinshasa a invité toute la population kinoise à s’approprier l’initiative "Kin bopeto", tout en annonçant l’intervention prochaine de trois sociétés qui vont travailler dans la collecte et le recyclage des immondices. Pour lui aussi, cette action ne peut réussir sans un changement radical des mentalités. « Aujourd’hui, nous n’arrivons pas à gérer les immondices. Il est temps de faire des réformes, surtout en termes d’aménagement de la voirie. La révolution des mentalités, c'est que tout le monde doit procéder aux travaux d’intérêt public », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Quand on a accédé à l’indépendance, on était à quatre cent mille habitants. Aujourd’hui, on est à plus de quinze millions d’habitants. Les infrastructures de l’époque de l’indépendance étaient conçues pour moins d’un million d’habitants. Dans dix ans, on sera à vingt-cinq millions et, en même temps, le problème de mobilité n’est pas réglé ».
Notons que la ville de Kinshasa déverse, chaque jour, neuf mille tonnes de déchets dont deux millions de plastiques qui doivent non seulement être évacués mais aussi recyclés. Ce qui est considéré comme une source de pollution majeure pour l’Afrique centrale. Le programme "Kin bopeto", qui est volontariste et transversal, durera cinq ans et récompensera régulièrement les quartiers et communes les plus propres de la capitale, question de créer une émulation autour de l’action.