Alors que la Banque mondiale (BM) cherche à faire plus de travail dans les pays fragiles et touchés par un conflit, les groupes humanitaires veulent être des partenaires et non des donateurs.
Depuis 2016, la BM a pris un certain nombre de mesures pour étendre ses opérations dans les pays en proie à des conflits et à des crises prolongés, reconnaissant que ce sont là où se concentre l'extrême pauvreté. L'un des "objectifs doubles" de la banque est d'éliminer la pauvreté extrême. Il existe un consensus général qui ne sera pas possible sans s'attaquer aux causes profondes de la fragilité et d'aider la population et les pays à trouver des moyens de sortir du conflit et de développement.
Certains humanitaires ne soutiennent et n'apprécient pas l'idée que la BM devienne un bailleur de fonds dans ce domaine. Des représentants d'organisations humanitaires ont partagé les recommandations d'un nouveau rapport, produit conjointement par le Centre pour le développement mondial, le Comité international de secours et Mercy Corps. Leur message fondamental est que, alors que la BM cherche à déployer davantage de financement et d'influence politique dans les États fragiles et touchés par le conflit, elle devrait le faire en étroite coordination avec les groupes humanitaires déjà présents sur le terrain. Cela représente une rupture avec le modèle opérationnel standard de la banque, qui repose sur une coordination étroite avec les gouvernements nationaux - ce qui est souvent impossible, voire préjudiciable dans les zones touchées par le conflit.
"Dans certaines situations de crise, les gouvernements nationaux - les partenaires par défaut de la Banque mondiale - sont parties à un conflit ou bénéficient (et perpétuent) d'une fragilité prolongée", indique le rapport. "Le pire des scénarios est le désengagement, ce sera donc notre dernier recours", a déclaré Olivier Lavinal, responsable des opérations à la BM, lors du forum sur les politiques de la société civile.