Après que le président des Etats-Unis, Donald Trump, a annoncé, le 27 octobre, le décès d' Abou Bakr al-Baghdadi, lors d’une opération militaire américaine dans le nord-ouest de la Syrie, des voix se sont élevées pour saluer la bravoure des forces américaines et appeler à poursuivre la lutte contre les djihadistes où ils mènent des actions terroristes.
Si pour le chef de la Maison-Blanche, le leader de l’Etat islamique (EI) « n’est pas mort comme un héros » mais « comme un lâche », le secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan), Jens Stoltenberg, s’en est félicité. « L’annonce américaine concernant l’opération contre Abou Bakr al-Baghdadi était une étape importante dans nos efforts contre le terrorisme international. L’Otan reste engagée dans le combat contre notre ennemi commun de l’EI », a-t-il tweeté le même jour.
Pour sa part, le président français, Emmanuel Macron, a a écrit sur son compte Twitter:« La mort d’al-Baghdadi est un coup dur porté contre Daech, mais ce n’est qu’une étape. Le combat continue avec nos partenaires de la coalition internationale pour que l’organisation terroriste soit définitivement défaite. C’est notre priorité au Levant ».
En Grande-Bretagne, le Premier ministre, Boris Johnson, n’a pas attendu longtemps pour réagir. « La mort de Baghdadi est un moment important dans notre combat contre la terreur mais la bataille contre le fléau de Daech n’est pas encore terminée », a-t-il relevé également sur Twitter.
Israël, qui combat le terrorisme depuis de longues années, par la voix de son Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a félicité le président Donald Trump pour « cet accomplissement impressionnant ayant mené à la mort du chef de l’EI, al-Baghdadi », déclarant: « Cette réussite est une étape importante, mais la bataille continue ».
Les Russes, dont des unités de l’armée sont présentes en Syrie où le leader de l’EI a été abattu, ont dit ne pas avoir « d’informations fiables » sur une « énième mort » d’al-Baghdadi, faisant état de « détails contradictoires » qui soulèvent « des doutes (...) sur la réalité et le succès de l’opération américaine ». Le porte-parole de la Défense, Igor Konachenkov, a indiqué: « Le ministère russe de la Défense ne dispose pas d’informations fiables sur les actions de l’armée américaine dans la zone de désescalade d’Idleb (...) concernant une énième mort » d’al-Baghdadi.
« La mort du leader de Daech marque un tournant dans notre lutte conjointe contre le terrorisme », a écrit, de son côté, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, sur Twitter. Non loin de la Turquie qui livrait encore récemment une guerre contre les Kurdes, Mazloum Abdi, commandant des Forces démocratiques syriennes, partenaires de Washington durant la lutte contre l’EI en Syrie, a fait savoir : « Les cellules dormantes vont venger Baghdadi. Donc on s’attend à tout, y compris des attaques contre les prisons » gérées par les forces kurdes où sont détenus des milliers de djihadistes.
Un succès à l’international pour Donald Trump
L’Iran a, quant à elle, affirmé que la mort du chef de l’EI ne signifiait nullement la fin du combat contre l’organisation djihadiste et son idéologie. Sa disparition n’est pas « la fin du combat contre le terrorisme de Daech mais juste la fin d’un chapitre », a indiqué le porte-parole du gouvernement, Ali Rabii, dans un tweet.
Lors de l’annonce de la mort d’Abou Bakr al-Baghdadi par Donald Trump, considérée comme un succès à l’international pour le président américain, la nouvelle a été dès le départ accueillie avec retenue par ses alliés européens.
« Abou Bakr al-Baghdadi est mort (…) Il est mort comme un chien », déclarait le chef de la Maison-Blanche, lors d’une allocution, précisant que c’est pour avoir été acculé par les forces américaines que le leader de l’EI s’est fait sauter avec sa ceinture d’explosifs.
Le président américain s’est surtout réjoui de ce qu’aucun soldat américain n’avait été tué dans l’opération qui a fait « un grand nombre » de morts dans les rangs des partisans de Baghdadi. Réagissant à son tour, le secrétaire à la Défense, Mark Esper, a salué dans un communiqué « un grand jour pour l’Amérique et un grand jour pour le monde ». Il a assuré que l’équipe sur le terrain avait à la fois la confirmation visuelle et l'ADN de l’identité de sa cible.
Homme le plus recherché du monde et « calife » autoproclamé en 2014 ayant un temps présidé aux destinées de sept millions de personnes en Irak et en Syrie, il était considéré comme responsable de multiples exactions et atrocités dans les deux pays et d’attentats sanglants dans plusieurs autres.
La dernière apparition d’al-Baghdadi, la première en cinq ans, remontait à une vidéo de propagande du 29 avril où il appelait ses partisans à poursuivre le combat. En septembre, il avait demandé, dans un enregistrement audio, à ses partisans de « sauver » les djihadistes détenus dans les prisons et leurs familles vivant dans des camps de déplacés, notamment en Syrie et en Irak. Il sied aussi de mentionner que c’est à Mossoul, en Irak, que le chef de l’EI, de son vrai nom Ibrahim Awad al-Badri, a fait sa seule apparition publique connue, en juillet 2014, notamment à la mosquée al-Nouri.
La mort annoncée du chef de l’EI intervient dans une période d’intense activité militaire dans le nord de la Syrie, où les forces turques ont lancé, le 9 octobre, une vaste offensive contre les forces kurdes. De leur côté, Damas et son allié russe ont accéléré le déploiement de leurs troupes à la frontière turque, tandis que les Américains ont annoncé l’envoi de renforts militaires dans l’est pétrolier de la Syrie.