Nucléaire: Moscou offre sa technologie clé en main à l'Afrique

Mardi, Octobre 29, 2019 - 11:00

Pour le gouvernement russe, il s'agit de s'assurer des parts de marché dans la bataille commerciale engagée par les géants de l'énergie qui se bousculent pour éclairer le continent noir. Un marché juteux.

Au premier forum économique Russie-Afrique de Sotchi, le nucléaire russe a attisé la curiosité des délégations africaines. Et pour cause. En 2019, l'Afrique subsaharienne reste à la traîne dans l’accès à l’électricité. La technologie nucléaire russe, à des fins civiles, a retenu l'attention des pays africains.

Aussi, Moscou a mobilisé les experts de Rosatom, son agence nucléaire pour proposer aux Etats africains le choix de leur technologie à des fins civiles pour booster leur développement.

Le président Vladimir Poutine a assuré que les projets proposés se font sans la moindre ingérence politique. Le dernier accord portant sur le nucléaire remonte au 17 octobre courant.

Rosatom a signé un accord préliminaire de coopération pour construire un centre de recherche sur le nucléaire au Rwanda, ainsi qu'avec l'Ethiopie. "Nous sommes prêts à proposer à nos partenaires éthiopiens des solutions et nous les invitons à venir visiter les installations russes", a déclaré à la presse le patron de Rosatom, Alexei Likhatchev, qui dispose déjà de protocoles d’accord avec dix-huit pays africains, parmi lesquels, l'Egypte, le Nigeria, le Soudan, le Kenya, le Ghana, la Zambie et l’Ouganda.

On pense aussi que la coopération avec la Zambie et le Rwanda aboutira très vite. Dix Etats africains ont annoncé clairement leurs intentions de se doter de centrales nucléaires pour faire face au déficit criant en matière d'énergie. En plus de l'Afrique du Sud, qui est le seul pays du continent à disposer d’une centrale nucléaire, au moins cinq autres pays devraient en disposer à l’horizon 2025.

Aujourd’hui, plus de la moitié de la population africaine n’a pas accès à l’électricité sur un continent qui devrait compter deux milliards d’habitants en 2050. Eclairer l'Afrique représente donc un marché juteux qui aiguise l'appétit de l’industrie nucléaire russe. Moscou vante son savoir-faire dans ce domaine. Les centrales russes auraient l'avantage d’être moins chères que celles des concurrents occidentaux et souvent assorties de prêts avantageux octroyés par Rosatom.

Noël Ndong
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