En prélude à la réunion qui aura lieu en février 2020, à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), le ministre congolais de la Culture et des arts, Dieudonné Moyongo, a réuni dans son cabinet de travail les experts en la matière en vue de mettre en place le comité scientifique national.
L'équipe travaillera à la préparation, la consolidation du dossier de la candidature du Congo mais aussi probablement de la RDC ou de l’Angola, dans un dossier groupé pour l'inscription de la rumba à la liste du patrimoine immatériel de l'humanité en tant qu’expression culturelle émanant des trois pays.
En effet, le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, a reçu récemment une délégation d’hommes d’affaires belges, avec laquelle il a évoqué cette question de l’inscription de la rumba au patrimoine immatériel de l’Unesco.
Pour l’ambassadeur du Congo à l’Unesco, Henri Ossebi, il y a un long moment pendant lequel des experts congolais, conviés pour la plupart à cette réunion, travaillent sur la rumba congolaise. Il s’agit, entre autres, de Clément Ossinondé, Mfumu Fylla, Matondo Koubou Touré, Jean Luc Aka-Evy, Charles Nkounkou, Grégoire Lefouoba et lui-même Henri Ossebi. De même qu’avant eux, il y en a qui ont travaillé sur ce dossier à l’instar de Sylvain Mbemba, Manda Tchebwa, Yoka Liye, … Il s’agit pour Henri Ossebi de savoir organiser cela et faire en sorte que ce dossier soit consistant pour être éligible.
« La première étape était de dire, à Brazzaville, quels sont les hommes et les femmes capables de constituer l’équipe congolaise autour de ce dossier. Parce que la République peut exprimer une volonté, mais la mise en pratique, la traduction opérationnelle passent par des étapes qui obéissent à un protocole de l’Unesco. Je suis ambassadeur du Congo à l’Unesco, il m’appartenait de revenir dans mon pays pour discuter de ces questions pour que nous nous mettions ensemble en ordre de bataille », a déclaré l’ambassadeur Henri Ossebi, donnant le sens de la réunion.
Il a indiqué qu’un pays comme la Jamaïque a inscrit le reggae, le Maroc, la Tunisie et l’Algérie ont pensé inscrire le couscous et donc, la diversité des propositions est telle qu’à un moment donné, tout ce qui ne peut être qu’intention doit être élagué.
« Jusqu’ici, nous parlions des intentions, de volonté, mais aujourd’hui, il s’agit de traduire cela scientifiquement dans un dossier, avec des critères constitutifs, parce que le jury de notion du patrimoine qui va l’examiner à l’Unesco ne s’appuiera pas seulement sur la volonté ou l’énoncé d’une volonté de principe. Ça demande beaucoup de choses... Ceux qui ont des disques de l’époque, 33 tours, 45 tours, 78 tours ont intérêt à les conserver parce que tout cela fait partie du patrimoine immatériel », a précisé l’ambassadeur du Congo à l’Unesco.
Le patrimoine immatériel, a-t-il expliqué, ce sont les langues, les contes, les légendes, tout ce qui fait la vie culturelle non physique d’un pays. Le Congo, a-t-il soutenu, a beaucoup à dire dans ce domaine parce que l’Amérique latine, le sud des Etats-Unis, les Antilles ont quelque chose à voir avec la rumba, mais le potentiel, le plus grand producteur de ce genre musical est en Afrique centrale. Il a estimé que le moment est venu de faire ce travail.
A l’issue de la réunion, le ministre de la Culture et des arts, Dieudonné Moyongo, a déclaré. « Nous avions parlé de la rumba, parce que depuis un certain nombre d’années, nous travaillons avec l’Unesco sur l’inscription de la rumba sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité en tant qu’élément du patrimoine culturel immatériel. Mais nous ne pouvons pas faire ce travail seuls, nous avons besoin des sociologues, des philosophes, d’historiens. Donc nous allons mettre le comité scientifique en place et tous ces intellectuels, ces spécialistes de la question vont travailler avec nous pour préparer la réunion qui aura lieu en février 2020 à Kinshasa, en RDC. »