Brazzaville : les intempéries perturbent la vie quotidienne des habitants des quartiers périphériques

Jeudi, Avril 10, 2014 - 14:44

La pluie diluvienne qui s’est abattue dans la nuit du 4 au 5 avril a fortement endommagé une partie de la deuxième sortie Nord de Brazzaville et accentué son ensablement. Un délabrement qui a, le week-end dernier, rendu la circulation des populations et des transports en commun difficile

La scène s’est déroulée à l’arrêt « Trois-voleurs », situé entre les quartiers Petit-chose et Gamakosso, notamment à Talangaï, dans le 6e arrondissement. Pendant 8 heures, la pluie incessante a largement compliqué la circulation des bus et des populations des quartiers de la périphérie nord de Brazzaville, notamment ceux de Petit-Chose, Maman Mboualé et Gamakosso, situés dans le 6e arrondissement (Talangai) et à Ndjiri-Manianga dans le 9eEt ils étaient nombreux vers 13h à être mouillés de sueur, leurs bagages à la main, leurs visages renfermés sur lesquels l'on pouvait lire la colère et la fatigue d'avoir parcouru une longue distance à pied ou d’avoir attendu 8 heures et payé de 5 à 7.000 FCFA pour désensabler leur voiture.

En effet, construite en 2007 afin de désengorger la sortie nord de Brazzaville et lutter contre les embouteillages, cette deuxième artère principale reliant la banlieue nord de la ville se trouve très souvent ensablée après les pluies. Cette situation est l'un des facteurs qui occasionne la dégradation rapide de cette route très fréquentée. Outre ce facteur lié à l’ensablement, le manque de suivi par les autorités municipales est également en cause. Car, pour des mesures de prévention, les services compétents devraient mettre en place un meilleur plan d’entretien régulier et, surtout, après une pluie.  

« Apres une grande pluie, chaque partie du goudron de cette route reliant les quartiers de la périphérie nord avec le centre-ville, peut s’engloutir dans le sable. Il faut que le gouvernement initie une bonne politique pour sauvegarder cette route qui nous aide tous. Il faut une action concertée entre les grands travaux et la mairie avec l’appui du gouvernement pour éviter le pire. Et, cette fois-ci, c’est une chance parce que le phénomène s’est déroulé dans la journée », a déclaré un habitant de Ngamakosso, Servais Elenga.  

Parlant des causes de l’ensablement, un autre habitant du quartier a souligné : « Parmi les causes de l’ensablement de notre route, se trouve le fait que nous sommes dans une zone montagneuse et sablonneuse. D’autant plus, pendant la pluie, tout le sable venant des montagnes se déverse sur la route. Ainsi, il faut une meilleure étude de la situation pour prendre les bonnes décisions et ne pas se contenter des conditions d'un statu quo. »

Une panne de la circulation qui représente un manque à gagner pour les propriétaires et conducteurs des transports en commun

Contraints d’attendre pendant des heures, la sortie de leurs véhicules du sable, les chauffeurs et contrôleurs de véhicules de transport en commun se sont vus leurs bus être vidés par des clients impatients qui, d’ailleurs, malgré la distance déjà parcourue n’ont payé aucun franc. Alors  que, pour les conducteurs, en dehors de l’argent qu’ils donnent aux jeunes volontaires pour les avoir aidé à sortir le véhicule du sable, ils seraient par la suite soumis à une autre épreuve : celui de réparer les panes causées par le mauvais état de la route. Cependant qu’ils paient les taxes. Ceci constitue  pour eux un manque à gagner. « J’ai transporté mes clients depuis Ouenzé pour les emmener vers les quartiers Ngamakosso et Château d’eau. Mais, arrivé à l’arrêt Trois-Voleurs, le bus s’est enfoui dans le sable. J'ai été obligé de faire descendre les clients sans leur demander de payer la course. Car, il était question qu’ils arrivent à destination. Ceci est une perte pour nous », a déploré Judicaël Ngassoué, un conducteur de bus.     

Etayant pour sa part, la liste des panes liées au mauvais état des routes ainsi que leurs conséquences, l’un des usagers de la route, Adrien Gombé à souligné qu’ils  influent sur la maintenance d’un véhicule. D’autant plus, beaucoup de pièces sont exposées aux panes. A savoir, le disque d’embrayage que le prix revient à 45.000 FCFA, la boitte de vitesse qui coûte environ 200.000 FCFA et le filtre à air qui est aussi vendu plus cher.

« C’est très regrettable. L’État vient de nous doter d’une belle voie, malheureusement, la mairie ne joue pas son rôle. Car, en réalité, quand une grande artère est ensablée, la mairie, à travers ses engins, devrait aussitôt dégager la voie. Je viens de dépenser 8.000 FCFA pour être libéré, alors que je paye les taxes de roulage », a-t-il ajouté.

« L’étude de cette route a été mal faite », a conclu Gaëtan Ngotémé, un autre chauffeur de bus.  

  

 

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