Le Chili se retire de la COP25, la réponse à la crise au Venezuela cherche à s’appuyer sur l’expérience du passé et les organisations de la santé négocient un important accord sur la tuberculose.
Le président chilien, Sebastián Piñera, a annoncé que le pays n'organiserait pas la conférence des Nations unies sur le changement climatique en décembre (2-13 décembre 2019), en raison de troubles civils et de manifestations dans le pays. La conférence - COP25 - était perçue comme une occasion cruciale d'accroître l'ambition climatique avant 2020, année de l'entrée en vigueur officielle des plans d'atténuation et d'adaptation créés en vertu de l'Accord de Paris.
Le Chili a été choisi pour accueillir le sommet après que son hôte, le Brésil, s'était retiré après l'élection du président populiste et sceptique pour le climat, Jair Bolsonaro. Les réunions de la "conférence des parties" sont censées se dérouler entre les différentes régions du monde, l’Amérique latine devant être le lieu prévu de la COP25. Les options pour relocaliser et reprogrammer la conférence restent floues.
Les donateurs bruxellois recherchent une meilleure coordination en réponse à la crise humanitaire au Venezuela, qu’ils considèrent comme un premier pas vers l’octroi d’un financement suffisant à la région. La semaine dernière, les représentants des Nations Unies, des gouvernements et des organisations multilatérales se sont réunis pour une conférence internationale de solidarité, au cours de laquelle ils ont offert un financement supplémentaire à la crise principalement axé sur la préparation d'un engagement plus profond. Avant le début de la conférence, l’appel humanitaire de 738 millions de dollars des Nations Unies n’a été financé qu’à 52%, selon Filippo Grandi, le haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). L'effort de coordination était destiné à aider les donateurs internationaux et les organisations d'intervention à s'engager plus efficacement dans le processus de Quito, un mécanisme intergouvernemental chargé de superviser la réponse régionale à la crise. Les défenseurs d'une réponse plus forte ont souligné qu'un continent qui accorde autant d'attention à la migration irrégulière en provenance d'Afrique et du Moyen-Orient devrait bien en prendre conscience de l'importance d'un soutien précoce et significatif.
Les organisations de santé ont conclu un accord visant à réduire considérablement le prix d'un médicament préventif contre la tuberculose qui pourrait bénéficier aux habitants de 100 pays en allégeant le fardeau du traitement pour l'infection tuberculeuse latente, qui affecte environ 1,7 milliard de personnes. Unitaid, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ainsi que la société pharmaceutique mondiale Sanofi, ont annoncé l'accord de fixation des prix lors de la 50ème conférence mondiale de l'Union sur la santé respiratoire à Hyderabad, en Inde, le 31 octobre. Unitaid et le Fonds mondial ont convenu de fournir au moins 300 000 traitements du médicament rifapentine à des patients en 2020, tandis que Sanofi a accepté de faire baisser le prix d'environ 45 $ à 15 $ par traitement. La rifapentine, en association avec le médicament actuellement utilisé pour traiter la tuberculose latente, l'isoniazide, peut réduire la durée du traitement d'un régime quotidien de six mois à un régime hebdomadaire de trois mois, d'après les experts. L’accord représente un progrès concret à la suite de la réunion de haut niveau sur la tuberculose qui a eu lieu à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York l’année dernière, au cours de laquelle les États membres ont publié une déclaration politique appelant à un engagement accru pour mettre fin à la tuberculose d’ici 2030.