Sahel : Florence Parly et Idriss Déby Itno évoquent la situation régionale

Lundi, Novembre 4, 2019 - 19:22

La ministre française des Armées est arrivée, le 4 novembre, dans la capitale tchadienne, N'Djamena, pour une tournée qui la conduira dans les pays de la région, mais les prochaines étapes restaient encore confidentielles pour des raisons de sécurité.

Dans la capitale tchadienne, Florence Parly a rencontré le président Idriss Déby Itno. Leur échange auquel a participé le ministre tchadien de la Défense a permis « d’évoquer la situation régionale, l’engagement du Tchad pour la sécurité au Sahel ainsi que la coopération franco-tchadienne », selon un communiqué.

La ministre a, par ailleurs, effectué une visite au poste de commandement de l’opération Barkhane dirigée actuellement par le général Pascal Facon. A l’issue d’une réunion de travail avec ce haut gradé de l’armée française et une rencontre avec les militaires, elle a rendu hommage au brigadier-chef Ronan Pointeau, militaire de l’opération Barkhane mort pour la France le 2 novembre, au Mali.

La visite de la ministre française intervient dans un contexte sécuritaire régional très dégradé. L’attaque des insurgés qui s’était soldée par la mort du soldat français avait eu lieu près de la frontière du Niger, au lendemain d’un autre assaut dans la même région contre une base militaire malienne qui a fait quarante-neuf morts. La pose de l’engin artisanal qui a tué le brigadier français a été revendiquée par le groupe Etat islamique au Grand Sahara, de même que l’attaque la veille contre la base des forces armées maliennes.

Le Tchad est un partenaire historique de la France et joue un rôle prépondérant dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Quant à N’Djamena, la capitale, elle accueille le poste de commandement de l’opération Barkhane qui s’étend au Niger, au Mali, au Burkina Faso et à la Mauritanie.

Après le succès de l’opération Serval en 2013, les troupes françaises sont engagées depuis 2014 dans la montée en puissance des armées du G5 Sahel qu’elles accompagnent dans la lutte contre la menace terroriste. Leur effectif dans la bande sahélo-saharienne est estimé à quatre mille cinq cents militaires.

Au Mali, un autre pays du Sahel, les violences djihadistes persistent dans la partie nord, six ans après l’intervention de l’opération militaire française Serval. Elles se sont propagées vers le centre du pays ainsi qu’au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires qui ont fait des centaines de morts. Et de nos jours, les armées de ces Etats semblent incapables d’enrayer la progression des attaques malgré l’appui de troupes étrangères, notamment des militaires français.

La situation est aussi critique au Burkina Faso, voisin du Mali, qui est pris depuis près de cinq ans dans une spirale de violences attribuées à des mouvements terroristes, dont certains sont affiliés à Al-Qaïda et d’autres au groupe Etat islamique. C’est pour cela que depuis 2016, deux cent quatre militaires burkinabè ont péri lors d’attaques djihadistes, qui ont fait au moins six cent trente morts civils et militaires selon plusieurs sources.

 

 

Nestor N'Gampoula
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