Niger : les mines d'uranium ne sont plus rentables, victimes de l’effondrement des cours mondiaux

Mardi, Novembre 5, 2019 - 18:45

La production d’uranium, qui représentait encore 60% des recettes d’exportation du Niger en 2010, est dans une mauvaise passe. Les mines s’épuisent et sont trop chères à exploiter, depuis que les cours se sont effondrés à la suite de la catastrophe nucléaire de Fukushima.

 Les deux mines d’uranium nigériennes du français Orano (ex-Areva) sont mal en point. L'une, la Cominak, arrêtera sa production en mars 2021, a annoncé le groupe nucléaire français. L'autre, la Somaïr, a fortement réduit la voilure en raison des cours bas de l’uranium. Des centaines d'emplois sont menacés dans un pays parmi les plus pauvres du monde. Le Japon a fermé près de 45 réacteurs nucléaires. Les prix de l’uranium se sont effondrés, après l’arrêt des réacteurs japonais qui a suivi la catastrophe de Fukushima en 2011. L’Allemagne a également programmé l’arrêt de son activité nucléaire à l’horizon de 2022. Orano (ex-Areva) continue à exploiter le gisement à ciel ouvert de la Somaïr, lui aussi en fin de vie. La France importe chaque année 8000 tonnes d’uranium naturel pour alimenter son parc de 58 réacteurs nucléaires. Mais le Niger ne représente plus que 32% de ses importations. Elle s’approvisionne également auprès du Kazakhstan, du Canada et de l’Australie. Le reste de la production mondiale se partage entre la Namibie, l’Afrique du sud, l’Ouzbékistan, l’Ukraine et les Etats-Unis. La Chine, autre grande consommatrice d’uranium, est également présente au Niger. Mais la Chine est également un producteur d'uranium. Le gisement d'uranium d'Imouraren au sud d’Arlit n’est toujours pas exploité. Ce gisement à ciel ouvert de 20 km², mais de très faible teneur (0,08%), pourrait produire près de 5 000 tonnes d'uranium métal par an pendant 35 ans. A condition que les cours mondiaux se reprennent, ce qui dépend de l’avenir de l'industrie nucléaire dans le monde.

Noël Ndong
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