L’ambassadeur de Cuba a animé, le 5 novembre, à Brazzaville, une conférence de presse pour éclairer l’opinion publique sur le blocus imposé à son pays et les raisons de l'urgence nécessité de sa levée.
Le rapport annuel de Cuba sur les effets de l’embargo américain, en vigueur contre ce pays depuis 1962, a été fait en présence de l’Association congolaise d’amitié entre les peuples (Acap), et l’association Los Amigos de Cuba pour la levée du blocus. Tous ont condamné « fermement » l’embargo et dénoncé la violation de la légalité qu’il représente et son absence totale de légitimité.
Dans son exposé, Antonio Garcia Gonzalez s’est indigné du fait que le blocus continue d’être imposé « par la volonté du gouvernement des États-Unis », en dépit des injonctions réitérées de l’ONU, notamment sa résolution du 27 novembre 2001. Il a dénoncé « l’acharnement et l’agressivité » des mesures prises récemment par l’administration du président américain en cinquante-sept ans d’embargo. Selon lui, les dommages économiques directs causés à Cuba par l’embargo des États-Unis, depuis son instauration, dépasseraient cent trente cinq milliards de dollars.
A l'en croire, les dégâts causés comprennent un manque à gagner dû aux obstacles à l’essor des services et des exportations (tourisme, transport aérien, sucre, nickel…) ; les pertes enregistrées à la suite de la réorientation géographique des flux commerciaux ; l’impact des limitations imposées à la croissance de la production nationale de biens et services; les entraves d’ordre monétaire et financier ; les effets pervers des incitations à l’émigration, y compris illégale ; et les préjudices sociaux affectant la population en ce qui concerne l’alimentation, la santé, l’éducation, la culture, le sport, etc.
« La politique de blocus étasunienne reste un frein au développement de toutes les potentialités de l'économie cubaine, à la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social de Cuba et à la réalisation du programme à l’horizon 2030 et de ses Objectifs de développement durable », indique le rapport.
En outre, le texte précise que « Le blocus constitue une violation massive, flagrante et systématique des droits humains de toutes les Cubaines et de tous les Cubains. Par leur objectif déclaré et par l’échafaudage politique, juridique et administratif qui les étayent, ces sanctions relèvent d’un acte de génocide, tel que défini dans la Convention pour la prévention et la punition du crime de génocide (1948), et constituent un acte de guerre économique aux termes de la Conférence navale de Londres (1909) ».
Par ailleurs, Cuba « exige » les Etats-Unis à « lever sans aucune condition ce blocus injuste qui inflige des souffrances au peuple cubain depuis presque soixante ans. Cuba ne renoncera pas à ses principes ni ne cessera de réclamer la levée totale du blocus ». Le pays remercie une fois de plus la communauté internationale pour « son appui permanent à la cessation de cette politique illégale, génocidaire et extraterritoriale ».
Pour l’Acap, ces mesures sont assimilables à un acte de guerre non déclarée des États-Unis contre Cuba. « Le président Trump est pour la guerre contre ses voisins ! Mais pas pour la paix et l’amitié entre les peuples », a estimé l'association.
« Chercher à apprécier les difficultés économiques de Cuba sans tenir compte de l’impact du blocus imposé à cette île par les Etats-Unis, c’est faire preuve de cécité intellectuelle », a pour sa part admis Los Amigos de Cuba, qui « exige » la levée « sans conditions du blocus soumis à Cuba ».
La résolution intitulée « Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par les États-Unis d'Amérique » sera présentée les 6 et 7 novembre lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, un espace où la communauté internationale n’a cessé d’apporter son soutien à la Grande Île des Caraïbes. Chaque année, une motion cubaine est soumise, appelant à la levée de l’embargo, généralement approuvée à une très large majorité. En 2018, cent quatre-vingt et neuf pays avaient voté en faveur de cette résolution, seuls les Etats-Unis et Israël s’étaient prononcés contre.