Accord de Paris sur le climat : Emmanuel Macron et Xi Jinping réaffirment leur soutien au texte

Mercredi, Novembre 6, 2019 - 11:00

Deux jours après l’officialisation du retrait des Etats-Unis, les présidents français et chinois ont assuré, le 6 novembre, à l’opinion internationale, à Pékin, qu’ils soutenaient toujours le document.

Dans une déclaration commune rendue publique à l’issue d’un entretien au dernier jour de la visite du président français en Chine, les deux dirigeants ont redit « leur ferme soutien à l’Accord de Paris qu’ils considèrent comme un processus irréversible et une boussole pour une action forte sur le climat ». Ils ont exprimé leur consternation après l’annonce de l’officialisation par Washington de son intention de se retirer de l’Accord de Paris.

Emmanuel Macron a déploré le choix fait par « quelques autres » pays de se retirer du texte, sans pour autant nommer les Etats-Unis. « Mais je veux les voir comme des choix marginaux », a-t-il souligné à la presse aux côtés de Xi Jinping. « Parce que quand la Chine, l’Union européenne, la Russie - qui a ratifié il y a quelques semaines les accords de Paris -, s’engagent avec fermeté ; le choix isolé de tel ou tel autre ne suffit pas à changer le cours du monde. Il ne conduit qu’à le marginaliser », a-t-il estimé.

Le 4 novembre, les Etats-Unis ont formellement notifié les Nations unies de leur intention de se retirer de l’Accord de Paris, décidée depuis 2017, par le président américain, Donald Trump.

« Aujourd’hui, les Etats-Unis entament le processus de retrait de l’Accord de Paris. Conformément aux termes de l’accord, ils ont soumis une notification formelle de leur retrait aux Nations unies. Le retrait sera effectif un an après la notification », avait indiqué le secrétaire d’Etat dans un communiqué. Il avait de nouveau invoqué « le fardeau économique injuste imposé aux travailleurs, entreprises et contribuables américains par les engagements pris par les Etats-Unis dans le cadre de l’accord ».

Pour Washington, la raison du retrait officialisé est donc qu’il considère l’accord injuste, pour lui, bien que la philosophie du texte soit que les pays fixent librement leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Barack Obama, le prédécesseur de l’actuel président américain, était, d’ailleurs, moins ambitieux que d’autres chefs d’Etat à ce sujet.

« Les Etats-Unis vont proposer un modèle réaliste et pragmatique »

Mike Pompeo avait présenté, en outre, son pays comme un bon élève de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, et promis que les autorités américaines continueraient de « proposer un modèle réaliste et pragmatique dans les discussions internationales sur le climat ». Précisant:« Nous continuerons de travailler avec nos partenaires internationaux pour renforcer la résilience face aux conséquences du changement climatique ». Le secrétaire d'Etat avai ajouté: « Comme par le passé, les Etats-Unis continueront de promouvoir la recherche, l’innovation et leur croissance économique tout en réduisant les émissions et en tendant la main à nos amis et partenaires à travers le monde ».

L’annonce de l’officialisation du retrait des Etats-Unis a été faite, en début novembre, parce que cette étape-clé ne pouvait intervenir plus tôt en raison d’une clause inscrite dans l’accord.

En effet, selon le texte négocié, fin 2015, par Barack Obama, aucun pays ne pouvait sortir avant le troisième anniversaire de son entrée en vigueur, le 4 novembre 2016. En outre, le délai d’un an doit être observé pour repousser la sortie effective au lendemain de la prochaine élection présidentielle américaine, dans laquelle Donald Trump brigue un nouveau mandat. Cela revient à dire que les délégations américaines vont encore participer aux grands sommets climatiques de l’ONU, à commencer par la « COP » de décembre, en Espagne, selon le département d’Etat.

Le 1er juin 2017, le président américain avait déclaré : « L’heure est venue de quitter l’Accord de Paris ». Son pays est le seul Etat à se désengager de ce texte signé par cent quatre-vingt-dix-sept pays, dont la Corée du Nord. Malgré cela, les Américains continuaient d’occuper leur siège dans des rencontres internationales sur le climat, pour influencer les discussions techniques autour de l’application concrète de l’accord, dans le cas où, un jour, leur pays pourrait le réintégrer.

 

 

 

Nestor N'Gampoula
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