Brésil : Lula da Silva promet de poursuivre sa lutte

Samedi, Novembre 9, 2019 - 12:15

Libéré le 8 novembre après un an et demi d’incarcération, l’ex-président brésilien a annoncé le début d’une tournée dans tout le pays.

 

Sur un score serré de six voix contre cinq, les magistrats de la Haute Cour du Brésil ont mis fin à une jurisprudence, selon laquelle une personne peut être emprisonnée avant l’épuisement de tous ses recours si sa condamnation a été confirmée en appel, tel est le cas pour Lula.

Luiz Inacio Lula da Silva, 74 ans, figure historique de la gauche brésilienne, avait été incarcéré en avril 2018 pour corruption. Il a été accusé d’avoir bénéficié d’un triplex dans une station balnéaire proche de São Paulo, en échange de l’octroi de contrats à une compagnie du BTP. Depuis sa cellule, il n’a cessé de clamer son innocence, se disant victime d'un complot pour l’empêcher de revenir au pouvoir. Le premier jugement en appel a été fixé au 27 novembre.

Après sa libération, Lula devait se rendre près de São Paulo, pour saluer ses partisans au syndicat des métallurgistes de São Bernardo do Campo, où il était resté retranché, avant de se rendre aux autorités, le 7 avril 2018. Si la justice l'autorise à quitter son pays, il compte également voyager à l'étranger. On spécule même qu'il a été invité à l'investiture du nouveau président péroniste argentin, Alberto Fernandez, le 10 décembre.

Avant même la confirmation de sa libération, l’ancien président avait déjà fait part de son intention de participer à de grandes tournées à travers le Brésil, les fameuses « caravanes » qui lui ont permis d’accroître sa popularité auprès des plus pauvres, mais aussi de voyager à l’étranger pour incarner l'opposition, jusqu'ici inaudible, au président d'extrême droite, Jair Bolsonaro.

Dans de récentes déclarations à la presse, Lula n’a pas exclu de se représenter à l’élection présidentielle de 2022. Mais en août 2018, le Tribunal supérieur électoral l'avait déclaré  inéligible dans le cadre de la loi « Ficha Limpa » (casier vierge), qui interdit à toute personne condamnée en appel de se présenter.

Cette inéligibilité deviendrait, toutefois, caduque si sa condamnation pour l'affaire du triplex venait à être annulée. Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a salué « la libération du frère Lula ».

Comme l’ancien président Lula, de nombreux détenus, condamnés dans le cadre de l'opération anticorruption "Lavage Express" , pourraient bénéficier de l’arrêt pris par la Cour suprême. Ils sont près de cinq mille à être concernés par cette décision, qui sera appliquée au cas par cas et change radicalement l’application des peines au Brésil.

Yvette Reine Nzaba
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