A une semaine du sommet de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac), prévu les 21 et 22 novembre, dans la capitale camerounaise, le chef de l'Etat congolais a exprimé sa volonté de voir la sous-région poursuivre sans relâche son engagement vers plus d'intégration.
Le président Denis Sassou N'Guesso était abordé, jeudi, par nos confrères de la télévision publique camerounaise, CRTV, venus le rencontrer pour parler de cette réunion aux enjeux économiques certains, au regard des réformes entreprises par l’institution communautaire et du débat devenu insistant sur l’avenir du franc CFA.
Évoquant la crise économique qui frappe tous les pays de la sous-région depuis près de six ans du fait, entre autres, de la chute des cours des matières premières, Denis Sassou N'Guesso a indiqué que pour le cas du Congo dont la pétrole reste la principale source de revenus, et même à l’échelle sous-régionale, la diversification des économies est une priorité. D'où l'accent que le gouvernement congolais met, a-t-il répété, sur le développement des secteurs de l'agricultrice, de l'industrie, de l'éducation et de la formation qualifiante, en même temps qu’il faut assainir le climat des affaires et combattre la corruption.
Ces initiatives se conjuguent avec les réformes mises en œuvre dans le cadre de l'accord que le Congo a conclu, en juillet dernier, avec le Fonds monétaire international, a précisé le chef de l'État, pour qui la zone Cémac dont les six pays membres sont en programme avec l'institution de Bretton Woods, gagnerait à développer des infrastructures de base et garantir la libre circulation des personnes et des biens dans tout son espace géographique.
Sur cette lancée, le président de la République a relevé des « signes encourageants » que représentent les tronçons routiers d’intégration construits ou en cours de l’être. En particulier la route reliant le Congo au Gabon à partir du département de la Cuvette ouest, et celle partant de Ketta, dans la Sangha, au Congo, pour la frontière camerounaise sur Sangmélima. Il a rappelé que Brazzaville et Yaoundé ont aussi en projet la construction du barrage de Cholé qui pourrait générer près de 600 MW, alors que l'université inter-Etats que les deux pays ont bâtie à leur frontière commune est un signe que l’intégration sous-régionale est possible.
On l'a aussi appris, Denis Sassou N'Guesso a été fait citoyen d'honneur de la ville de Sangmélima qui est, par ailleurs, le chef-lieu de la région d'origine de son homologue camerounais, Paul Biya. Pour le chef de l’Etat congolais, le moment est peut-être venu pour que Yaoundé accélère les travaux sur l'axe routier reliant Sangmélima au Congo. Quand ce chantier sera mené à son terme, a-t-il expliqué, la boucle Pointe-Noire-Douala via Brazzaville représenterait 2300 km de voie bitumée. Denis Sassou N'Guesso se verrait bien rejoindre Sangmélima en voiture à la rencontre de la population de cette ville qui l'attendrait, justement, en citoyen d'honneur.