Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté le 16 novembre, à l’unanimité, une résolution prorogeant pour un an, le mandat de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (Minusca) avec pour tâches notamment d’aider les autorités à organiser les élections prévues en 2020 et 2021.
Dans cette résolution, les membres du Conseil condamnent « avec la plus grande fermeté » les violations de l’accord de paix signé en février 2019 entre le gouvernement et quatorze groupes armés et les violences commises par les groupes armés et autres milices dans le pays, notamment à Paoua en mai dernier et dans la préfecture de la Vakaga en septembre et octobre.
Ils condamnent aussi « les incitations à la haine et à la violence ethniques et religieuses, les violations du droit international humanitaire, des droits de l’homme et les atteintes à ces droits » et soulignent qu’il est impératif « de mettre fin de toute urgence à l’impunité en République centrafricaine (RCA) et de traduire en justice les auteurs de violations du droit international humanitaire et de violations des droits de l’homme ».
Ils se disent également gravement préoccupés par « la situation humanitaire catastrophique » qui règne en RCA.
Mettre en œuvre l’accord de paix
Dans la résolution, les membres du Conseil de sécurité exhortent les autorités de la RCA et les groupes armés signataires à mettre en œuvre l’accord de paix « de bonne foi et sans délai ».
Ils exhortent aussi les groupes armés à mettre un terme aux violations de l’accord de paix et à toutes formes de violence contre les civils, le personnel de maintien de la paix des Nations Unies et le personnel humanitaire, ainsi qu’aux activités déstabilisatrices, aux incitations à la haine, à la violence et aux entraves à la liberté de circulation. Ils leur demandent de déposer les armes, immédiatement et sans condition, conformément aux engagements pris dans le cadre de l’accord de paix.
Le Conseil de sécurité a décidé de proroger le mandat de la Minusca jusqu’au 15 novembre 2020 et de maintenir l’effectif maximal autorisé de la Minusca à 11.650 militaires et 2.080 policiers, ainsi que 108 agents de l’administration pénitentiaire.
Il charge notamment la Minusca de « poursuivre son rôle politique dans le processus de paix, notamment par un appui politique, technique et opérationnel à la mise en œuvre de l’accord de paix ».
Il charge aussi la Minusca d’aider les autorités centrafricaines « à préparer et à organiser des élections présidentielle, législatives et locales pacifiques en 2020 et 2021 en leur offrant ses bons offices, en leur fournissant un appui en matière de sécurité et un soutien opérationnel, logistique et, le cas échéant, technique ».
Le représentant permanent de la France auprès des Nations-Unies, Nicolas de Rivière a salué l’adoption à l’unanimité de cette résolution qui maintient le format et le mandat proactif et robuste de la Minusca.