Les « Gomatraciens » sont descendus dans la rue, le 25 novembre, pour protester contre la résurgence de l’insécurité dans leur ville ainsi que contre la présence de plus d’une centaine de Burundais établis, depuis une semaine, en territoire de Nyarangongo, sans aucune autorisation en règle.
Une situation assez confuse a régné lundi dans la ville de Goma, livrée à la merci des manifestants réclamant le départ des Casques bleus de la Monusco dont la présence est jugée contreproductive. En effet, à en croire les Gomatraciens qui ont investi les rues en guise de protestation contre la montée de l’insécurité dans leur ville, la Monusco ne fait pas suffisamment d’efforts pour sécuriser cette partie du pays en proie aux attaques récurrentes des ADF. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est la mort d'une personne par balle, dans la nuit du dimanche à lundi, du fait des hommes armés non identifiés. Un meurtre de plus que la population locale n’a hélas pu digérer, imputant cette résurgence de l’insécurité à la léthargie de la Monusco dont les unités sont réduites à l’expectative plutôt que de sécuriser la population.
Très tôt le matin, les manifestants ont posé des barricades sur les principales artères de la ville et brûlé des pneus en signe de protestation. Ils s’en sont pris, selon des sources locales, au quartier général de la Monusco, à Boikene, où des vives altercations ont été signalées à l'entrée du campement occupé par des Casques bleus. La police a dû utiliser des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants dont la détermination à en découdre une fois pour toute avec la Monusco dépassait tout entendement. Dans la foulée, l'un d'eux aurait succombé après avoir été touché par balle, à en croire des sources informelles.
Outre les Casques bleus, les manifestants s’en sont pris également aux sujets burundais établis, depuis une semaine, en territoire de Nyarangongo. Pour la société civil locale, ces derniers qui n’ont aucune autorisation d’établissement en règle, constituent un danger pour l’avenir de ce territoire qui, depuis quelques années, connaît une situation sécuritaire très fragile mais aussi des infiltrations. Au moins cent quatre-vingts d’entre eux ont été localisés au village Bugamba (groupement Munigi) et une soixantaine d’autres au village Kasenyi et Ngangi 1, où ils se livrent aux activités religieuses. D'après des sources, cette communauté burundaise aurait initié, sous couvert d’une église, une secte aux contours flous dénommée « Zebiya », au grand dam des autochtones qui redouteraient la planification d’une attaque. « Nous demandons leur rapatriement immédiat pour éviter le pire », a alerté Mambo Kawaya, le président de la société civile de Nyiragongo.
Entre-temps, ces ressortissants burundais incriminés, qui disent fuir la guerre religieuse dans leur pays, demandent aux autorités nationales de leur accorder un statut de réfugiés en République démocratique du Congo.