La forte averse qui s’est abbatue sur Kinshasa, le 26 novembre aux petites heures de la matinée, a causé d’énormes dégâts tant humains que matériels.
Un peu partout dans la ville, c’est la désolation. Dans une agglomération urbaine en déficit criant de voirie, où presque toutes les voies de canalisation d’eaux sont bouchées, il fallait s’attendre au pire. D’autant plus qu’en aval, aucune disposition utile pour parer à toute éventualité macabre n’a été prise par les autorités publiques. Chaque année, c’est la même rengaine. Erosions, inondations, écroulement des murs, destructions des chaussées, éboulement de terres, etc., autant des scènes apocalyptiques devenues le lot quotidien des Kinois en saison de pluies.
Le bilan de la pluie diluvienne de mardi est simplement macabre. Plusieurs pertes en vies humaines sont, en effet, signalées dans quelques communes de la capitale. Dans les quartiers Mbanza-Lemba et Livulu, près de l’Université de Kinshasa (Unikin), dans la Commune de Lemba, il est fait état d’une dizaine des personnes décédées à la suite de l’écroulement de leurs maisons après l’affaissement du sol. Toute la journée, des équipes de secours de fortune ont été à pied d’œuvre pour rechercher d’autres victimes ou des éventuels survivants. Même situation ou presque dans la commune de Ngaba, où un mur s'est écroulé sur une maison pendant que les occupants dormaient, causant la mort d'un enfant.
Des inondations ont, par ailleurs, été signalées à Lemba/Salongo où une habitation a été carrément emportée, occasionnant trois morts dont une femme et deux enfants. La liste est loin d’être exhaustive, tant des situations similaires sont signalées dans les bas quartiers de Kinshasa caractérisés par des constructions anarchiques.
Au plan matériel, les dégâts sont tout aussi énormes. Réhabilitée à peine il y a moins d’une année, la route qui relie le rond point Ngaba à l’Intendance de l'Unikin a été coupée en deux. Les pluies ont désagrégé les sols, faisant effondrer la couche bitumée de la voirie pour laisser la place à un fossé infranchissable par les usagers. De nombreuses parcelles environnantes ont vu les murs de leurs maisons et clôtures partir avec l'érosion qui s’est brusquement déclarée sur les lieux. D’autres tronçons routiers ont connu également des dégâts à l’image de la route de Matadi, au niveau de l’arrêt « Camp PM », à Mont Ngafula, où une nappe d’eau s’est formée perturbant le trafic sur ce tronçon.
A la lumière de tous ces sinistres, le gouvernement est appelé à agir le plus vite possible pour rétablir la voirie aux endroits où elle est réputée défectueuse afin d’empêcher qu’une prochaine pluie puisse rajouter à la désolation déjà grande.